66% des 681 internautes qui ont répondu au sondage online de Flm ont exprimé un sentiment positif, vis-à-vis de la bourse après la publication des résultats annuels. En introduction, notons que malgré la multiplication des contrôles fiscaux et l'accident Suez de Cimar, la masse bénéficiaire a augmenté en 2016 pour la deuxième fois de suite après 4 ans de disette. Ainsi, en dehors d'Alliances, la masse bénéficiaire est en hausse de 4,6% après une progression de près de 2% des bénéfices 2015 en rupture avec les 4 dernières années. En particulier, la masse bénéficiaire 2014 avait baissé de 12,5% quand celle de 2013 était en recul de 4% et celle de 2012 avait chuté de 10,3%. En intégrant Alliances, la masse bénéficiaire est en hausse de 12,7% quand le retraitement de Cimar nous amène à une progression de 18,3%. Enfin, en poursuivant cet exercice de retraitement, la prise en compte de la plus-value de 3,6 MMDH d'Attijariwafa sur Wafa Assurance nous permet d'atteindre une masse bénéficiaire de 32,4 MMDH en hausse de 33%. Ainsi, le sentiment positif vis-à-vis de la bourse après la publication des résultats annuels peut s'expliquer par l'inversion de la courbe de progression des bénéfices. Aussi, plusieurs secteurs ont montré une bonne image pour leurs réalisations en 2016. C'est le cas des banques (+570 MDH ou +5,7%), des mines (+118 MDH ou +18,8%) ou de l'agro-alimentaire (+254 MDH ou +25%). En effet, les banques ont globalement profité du reflux du coût du risque en plus de la bonne tenue du PNB. Pour sa part, l'agro-alimentaire a bénéficié d'un bon effet de base (Centrale et Lesieur) et d'une bonne récolte liée à l'irrigation (Cosumar). Quant aux mines, la hausse des cours post-brexit a bénéficié aux sociétés minières comme Managem et SMI. Par ailleurs, malgré une faible croissance économique d'1,1% du PIB en 2016, le CA des sociétés cotées (hors Alliances) a augmenté de 3,6%, ce qui a joué comme principal effet de levier pour les bénéfices. Les plus gros contributeurs à la hausse de 10,5 MMDH du CA ont été la distribution (+1,3 MMDH ou +7,9%) et l'assurance (+1,8 MMDH ou +13%) ainsi que l'agro-alimentaire (+840 MDH ou +4,2%). Quant à ceux qui affichent un sentiment plus mitigé vis-à-vis des résultats annuels, nous pouvons identifier deux sujets d'inquiétude. Le premier est celui de certaines déceptions au niveau des dividendes. Ainsi, le cours de CMT a cédé 23% près d'une semaine après avoir baissé le dividende proposé de 64% à 48 DH par action. Quasiment à l'identique, le cours de LafargeHolcim Maroc a perdu près de 15% après avoir oublié de donner des indications sur le dividende exceptionnel attendu en 2017. Enfin, le cours de Total Maroc a cédé 18% en deux séances après l'annonce d'un dividende en hausse de seulement 20% malgré un bénéfice qui a plus que doublé. L'autre élément de déception est l'inquiétude sur les résultats de l'exercice 2017 car les perspectives risquent d'être mitigées, notamment à cause des effets du retard de la constitution du gouvernement avec son impact au niveau du lancement de nouvelles commandes publiques et de manque de visibilité au niveau de l'investissement privé. Aussi, le bâtiment semble avoir un carnet de commandes en baisse pouvant entraîner dans son sillage les matériaux de construction. D'ailleurs, en suivant le MASI, ce dernier a laissé 4,6% durant le mois de mars, reflétant davantage une légère déception qu'une satisfaction nette. Toutefois, ce jugement peut être nuancé par l'hypothèse de surestimation des bénéfices comme le montre la hausse du MASI de 44,7% entre le 29 février 2016 et le 10 janvier 2017. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Que faut-il retenir des résultats 2016 ? Farid Mezouar : En premier lieu, au-delà des retraitements ou des éléments non récurrents, il est clair que comme nous l'avions prévu à Flm, la masse bénéficiaire a progressé en 2016 comme en 2015, ce qui nous fait sortir du canal négatif des années 2011-2015. Aussi, nos sociétés cotées s'internationalisent comme le montre l'exemple de BMCE BOA qui réalise désormais 41,4% de son bénéfice à l'international. Enfin, un peu moins de 20 sociétés cotées ont choisi les deux derniers jours de la limite légale pour annoncer leurs résultats. Qu'en est-il de 2017 ? Au-delà de la morosité du bâtiment et des effets négatifs du retard pris dans la constitution du gouvernement, l'impression globale est plutôt positive. Ainsi, le secteur bancaire qui représente plus du tiers de la masse bénéficiaire devrait bien se comporter grâce à une hausse attendue des crédits de 4,5% contre 3,9% en 2016. De même, globalement, la reprise de la croissance du PIB et la bonne récolte agricole devraient stimuler la demande dans le cadre d'une interaction positive.