À l'issue de la période de publication des résultats semestriels, FLM a choisi de sonder les investisseurs à ce sujet. 73% des internautes ayant répondu en sont satisfaits. 73% des 960 internautes ayant répondu à la question hebdomadaire de Flm se sont déclarés satisfaits des résultats semestriels des émetteurs cotés en Bourse. À l'opposé, 27% ont jugé ces résultats décevants. En effet, ces résultats étaient doublement attendus. Le marché était dans une configuration haussière devant être stimulée par de bons résultats, surtout que l'inversion de la tendance d'évolution des bénéfices observée en 2015 nécessitait une confirmation. En effet, 2015 avait été l'année de l'inversion de tendance au niveau de l'évolution de la masse bénéficiaire, avec une hausse de près de 1,7% des bénéfices 2015 (hors Samir et Alliances). Une légère hausse qui contraste avec la baisse de la masse bénéficiaire de 2014 de 12,5%, quand celle de 2013 était en recul de 4% et celle de 2012 avait chuté de 10,3%. C'est dans ce contexte que, comme espéré et prévu, la masse bénéficiaire du premier semestre de 2016 (hors Alliances et Samir, nous n'avons pas tenu compte des résultats Alliances pour conserver une homogénéité dans le traitement des données avec 2015) a augmenté de 7,7%, confirmant ainsi l'inversion de la courbe des bénéfices. Cette performance est d'autant plus louable que la croissance non-agricole ne devrait être que de 2,9% pour 2016. Ce bon comportement est ainsi le fruit de plusieurs éléments. En effet, indépendamment de la tendance par secteur, certaines sociétés se sont bien comportées, affichant une hausse significative de leurs résultats. C'est l'exemple de Total Maroc (+170%) ou de Marsa Maroc (+27,8%). Ceci est d'autant plus intéressant qu'il s'agit de sociétés récemment introduites, ce qui devrait renforcer la confiance des investisseurs dans le marché actions. Le deuxième effet qui a stimulé les bénéfices est le bon comportement de certains secteurs comme les banques (+12,5%), les assurances (+4,3%) ou encore les sociétés agroalimentaires (+43,8%). En effet, les bancaires ont globalement profité du bon comportement des activités internationales et de la résistance du PNB (+5,9%). Pour leur part, les assurances ont capitalisé sur un contexte dynamique pour les revenus (+4,4%). Enfin, l'agro-alimentaire confirme l'avantage comparatif du Maroc en la matière. Signalons aussi le réveil de l'immobilier avec le retour d'Alliances dans le vert et la hausse des bénéfices d'Addoha et de Dar Saada de, respectivement, 11% et 8,8%. Pour les déçus des résultats semestriels, nous pouvons évoquer deux pistes. La première est celle de la communication financière avec la tendance de plusieurs émetteurs d'attendre le 30 septembre pour publier leurs résultats. Cette concentration des annonces diminue la visibilité pour certains émetteurs, ce qui peut créer une frustration chez certains investisseurs, devant consacrer la journée à la tournée des kiosques. Le deuxième élément est certainement lié aux contre-performances de certaines sociétés ou secteurs comme la baisse de 46% au niveau des bénéfices des minières ou de la perte affichée par Sonasid. Farid Mezouar DG de FL Market L'impact sur les ratios de valorisation Les Inspirations ECO : Quels sont les autres enseignements à tirer des résultats ? Farid Mezouar : Nous pouvons penser à l'internationalisation galopante des activités de plusieurs grands groupes comme IAM, BMCE BoA, Attijariwafa bank ou la BCP, en plus des exportateurs habituels de produits (exemple des minières) ou de services (à l'instar des sociétés informatiques). Il s'agit d'un élément important qui permet aux investisseurs résidents de s'exposer partiellement à l'économie internationale. Ces résultats sont-ils positifs pour le marché actions ? Oui car, pendant et après les annonces, le MASI a pris plus de 3%. En effet, la hausse des bénéfices a amélioré mécaniquement les différents ratios de valorisation, surtout que cette séquence des semestriels est survenue dans le sillage de plusieurs autres éléments positifs comme la fusion de LafargeHolcim ou la forte hausse des résultats de certaines sociétés récemment cotées.