Un sondage online de Flm pour le compte des «Inspirations ECO» révèle une dichotomie quant à la satisfaction des internautes vis-à-vis du marché boursier. Pour la première fois, les résultats sont au coude à coude car 50,4% des 464 internautes qui ont répondu à la question de Flm ne sont pas satisfaits du marché boursier en 2016. Au contraire, 49,6% paraissent satisfaits du marché boursier. En préambule, notons que pour une homogénéité des commentaires, nous avons retenu la date du 19 juillet comme horizon de commentaire des performances. Ainsi, au niveau des chiffres, la performance 2016 year to date (depuis le début de l'année) du MASI avait atteint jusqu'à 14,6% au 10 mai. Au 19 juillet, elle est de 10,13% quand le MASI Rentabilité qui inclut les dividendes, affiche une performance de 14,5%. Aussi, le dividende yield (rendement de dividende) est à un niveau de 4% qui est à comparer au taux d'intérêt de 2,7% du bon du Trésor à 10 ans. L'action a tenu ses promesses Il paraît donc clairement que le marché des actions a plus que tenu ses promesses en 2016 avec un rendement positif autant en plus-value latente qu'en rendement de dividende. Ceci a été obtenu en grande partie grâce à l'inversion de tendance dans l'évolution de la masse bénéficiaire, avec la hausse de près d'1,7% des bénéfices 2015 (hors Samir et Alliances). En particulier, la masse bénéficiaire 2014 avait baissé de 12,5% quand celle de 2013 était en recul de 4% et celle de 2012 avait chuté de 10,3%. Aussi, la baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib de 25 points de base le 22 mars s'était plus que propagée dans la courbe des taux. Ainsi, le bon du Trésor de 5 ans n'offrait à la mi-mai que plus que 2,75% quand le 30 ans affichait aussi un rendement de 4,5%. Actuellement, le 5 ans n'offre carrément plus que 2,6% sur le marché primaire. Justement, sur ce sujet de comparaison avec l'obligataire, au niveau des performances, selon l'indice AMMC des OPCVM, la hiérarchie a été respectée. Ainsi, au premier semestre 2016, les OPCVM Actions ont réalisé le rendement le plus important avec 8,96% devant l'obligataire MLT (4,4%). De même, la baisse des taux a logiquement diminué l'attrait du monétaire qui n'a affiché qu'une performance semestrielle d'1,2%. Au niveau de l'immobilier, en plus de l'absence de véhicules liquides d'investissement, sur le premier trimestre 2016, en glissement annuel, l'indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) de BAM a reculé de 2%, reflétant principalement une diminution de 3,6% pour le résidentiel. C'est ainsi que les satisfaits du marché boursier sont motivés par ces chiffres de rendement absolu et relatif. Stratégie mal adaptée ? Pour les autres, un premier constat s'impose. Les ménages marocains sont peu sensibles à la Bourse car avec un patrimoine financier de 700 MMDH en 2015, la répartition de ce patrimoine est demeurée stable au cours des trois dernières années avec une part de 82% de dépôts bancaires, alors que les placements en valeurs mobilières et en assurance vie n'ont représenté que 10% et 8% respectivement. Surtout, sur ces dépôts, 320 MMDH sont seulement à vue, faisant le bonheur des banques. Aussi, la stratégie d'investissement des petits porteurs n'est pas forcément structurée en fonction des objectifs de rendement souhaités et du risque toléré. Ainsi, souvent la mauvaise performance est davantage attribuée au marché des actions qu'aux erreurs de jugement ou de gestion. Farid Mezouar DG de FL Market Miser sur un Stock Picking ! Les Inspirations ECO : Faut-il toujours investir en Bourse ? Farid Mezouar : Bien sûr. Ceci est d'autant plus valable pour les investisseurs qui placent de l'épargne long terme vu le rendement actuel des dividendes, en plus des perspectives de gains en capitaux. De plus, un épargnant doit éviter de laisser dormir son argent en produits taux quand la duration de son investissement est longue, soit sur plusieurs années. Quelle stratégie faut-il adopter pour investir en actions ? Pour construire un portefeuille type, nous conseillons une méthodologie inspirée de la philosophie de Benjamin Graham. En particulier, plusieurs filtres sont appliqués aux sociétés cotées dont le premier est la pertinence du modèle économique. Par la suite, les ratios de valorisation retenus seront ceux basés sur les agrégats financiers normatifs ou récurrents. Ainsi, il vaut mieux miser actuellement sur un Stock Picking que sur une exposition indicielle au marché.