Arrivé au terme de cette campagne de publication de résultats, la masse bénéficiaire ressort baissière de 6,9%. Toutefois, l'exercice 2013 semble être plus clément que la dernière baisse à laquelle la place avait assisté (-10%). Analyse. En parfait alignement avec les anticipations du marché au début de la campagne de publications, les résultats de la place casablancaise, au titre de l'année 2013, ont réalisé une masse bénéficiaire en net repli de 6,9% s'établissant à un niveau de 25,6 MMDH, soit un écart de 1,9 MMDH par rapport à 2012. «Ces résultats sont venus insister sur les difficultés de la cote à dégager des bénéfices, dans un contexte marqué par la morosité et la difficulté», soulignent à cet égard les analystes de CDG Capital. La baisse des bénéfices de la place s'accompagne d'un léger repli de 1,7% du résultat d'exploitation, qui se situe à 47,6 MMDH, contre 48,4 MMDH une année auparavant. Du côté du chiffre d'affaires, il a poursuivi le ralentissement de croissance entamé ces 3 dernières années. Il affiche lors de cette campagne une évolution négative de -0,4% et cède sous le poids de la Samir. Désormais, il est à un niveau de 243,4 MMDH. Notons que l'évolution baissière des résultats de la place est le fruit de facteurs conjugués, à la fois exogènes et endogènes. Télécom et énergie, entre le fisc et l'effet Samir La lecture des résultats fait principalement ressortir une contribution négative des secteurs télécoms, énergie, immobilier, agro-alimentaire et banques. En revanche, les secteurs matériaux de construction, tourisme, ingénierie industrielle, mines et assurances ont contribué positivement à l'évolution du bénéfice, atténuant légèrement la baisse de la masse bénéficiaire. Le premier contributeur à cette baisse, le secteur des télécoms, a enregistré un recul de 17,4% de ses bénéfices annuels, suite au règlement par Maroc Télécom du contrôle fiscal de 1,5 MMDH, dont un montant de 468 MDH déjà provisionné. La contribution négative aux résultats de la place du secteur des télécoms ressort à 1,2 MMDH. De même, les résultats du secteur de l'énergie contribuent fortement au recul de la masse bénéficiaire annuelle 2013. En effet, «le déficit accusé par le raffineur Samir a accentué la baisse des résultats du marché boursier dans sa globalité», soulignent les analystes de CDG Capital. À ce titre, le chiffre d'affaires du secteur s'est situé à 53 MMDH, en retrait de 10%, principalement sous l'effet de la baisse de Samir, qui représente le plus important chiffre d'affaires de la place boursière. Le résultat d'exploitation déficitaire de Samir a fortement contribué à la baisse des performances opérationnelles du secteur. Enfin, le résultat net global du secteur a accusé un repli de 86,1% à 79,5 MDH. Par conséquent, son poids dans la masse bénéficiaire totale est passé de 2,1% en 2012 à 0,3% une année plus tard. L'immobilier face à une conjoncture morose Troisième contributeur à l'évolution de la masse bénéficiaire, le secteur Immobilier a enregistré une baisse de 12% de ses bénéfices annuels, soit une contribution négative de 361,3 MDH dans l'évolution de la masse bénéficiaire. Ainsi, au titre de l'année 2013, le bénéfice réalisé par les immobilières cotées s'élève à 2,6 MMDH, contre 3 MMDH une année auparavant. «Dans ce sillage, la marge nette ressort à 15,1%, en baisse de 3,1 points par rapport à fin décembre 2012», précisent les analystes. Notons que la baisse des résultats du secteur Immobilier, représenté à la Bourse de Casablanca par les promoteurs CGI, Addoha, Balima et Alliances, a connu une évolution mitigée des principaux indicateurs financiers de chaque promoteur. Cependant, la plus forte baisse du secteur est attribuable à la valeur Alliances Développement Immobilier, laquelle a accentué la baisse des bénéficies du secteur Immobilier de 294,6 MDH. Le secteur agroalimentaire a également enregistré une contribution négative dans la masse bénéficiaire au terme de l'exercice 2013. À cet effet, le résultat du secteur a régressé de 23,1% (-320,3 MDH), ramenant son poids dans la masse bénéficiaire globale de 5% en 2012 à 4,2% une année plus tard. «Notons à ce titre que la rentabilité opérationnelle s'est aussi inscrite en baisse (-2,4%) au cours de cette année, malgré une légère amélioration du chiffre d'affaires du secteur (+1,8%)», expliquent les analystes de la société de Bourse. Cette baisse a été induite par la baisse de la rentabilité de Centrale laitière et de Cosumar. Secteur bancaire, la montée des risques est au rendez-vous Contrairement à leur coutume, les banques cotées à la Bourse de Casablanca ont creusé le retrait de la masse bénéficiaire de 180,7 MDH à fin 2013. En effet, le résultat net part du groupe du secteur a affiché une baisse annuelle de 2%, pour s'élever à 8,8 MMDH. Dans ce sens, la part du secteur bancaire dans le résultat global de la place est passée de 32,5% à fin 2012 à 34,2% une année après. À l'analyse des résultats des différentes banques, nous notons que le groupe Attijariwafa bank ressort comme le premier contributeur à la baisse de la masse bénéficiaire du secteur. Ce dernier a vu son RNPG baisser de 8%, à 4,1 MMDH. Cette évolution s'explique d'une part par une hausse importante du coût du risque du groupe. BMCI vient en 2e position, avec une variation de -163,3 MDH de son RNPG. Ce recul émane de la baisse de l'activité du groupe et de la montée des risques. Notons toutefois que le groupe BMCE a atténué ce retrait de la masse bénéficiaire du secteur. Matériaux de construction et mines, contributeurs positifs En revanche, le secteur des matériaux de construction a contrecarré la baisse de la masse bénéficiaire globale de 356 MDH, avec une contribution de 18,8%. En effet, le résultat net total du secteur s'est établi à 2,7 MMDH contre 2,4 MMDH une année auparavant, soit une marge nette de 15,8% en hausse de 2,2 pts. Ainsi, le poids du secteur est passé de 8,6% en 2012 à 10,6% une année plus tard. Cette appréciation est à inscrire au compte des filières cimentières et de la sidérurgie. Le sidérurgiste Sonasid, contribue à lui seul à hauteur de 50,1% à la hausse de la masse bénéficiaire du secteur matériaux de construction. De même, le secteur minier a contribué positivement à la masse bénéficiaire globale, avec une hausse de ses résultats de 10,9% (+125,4 MDH). La part du secteur dans le bénéfice global du marché s'est ainsi située à 5% en 2013 contre 4,2% une année plus tôt. En termes de compagnies, la plus forte progression du secteur est attribuable à Managem, dont le résultat net part du groupe s'est hissé de 49,4% (+133,9 MDH) pour se situer à 404,8 MDH à fin 2013. Cette hausse s'expliquerait par la hausse des volumes et par la non récurrence de l'impact des couvertures en 2012. De son côté, SMI a vu son résultat évoluer de 8,1%, à 509,4 MDH. En revanche, la Compagnie minière du Touissit a enregistré un résultat net en baisse de 10,8%. Notons qu'après avoir eu un parcours historique marqué par l'harmonie, le parallélisme entre le chiffre d'affaires et le résultat net semble s'être rompu au cours de l'année 2008 (date à partir de laquelle ils n'avaient plus le même signe de croissance). Selon les analystes de CDG Capital, cette divergence reflétant la difficulté du contexte économique qui rend le dégagement de gains difficile, même avec une expansion de l'activité, semble s'être rompue de nouveau lors de cette campagne, où les deux indicateurs retrouvent leur harmonie et se rejoignent sur un chemin baissier.