Si les sociétés de la cote se sont montrées légèrement plus généreuses en termes de rétribution des actionnaires au titre de l'exercice 2012, elles devront l'être davantage cette année. Et pour cause, «la masse des dividendes de l'ensemble des sociétés cotées devrait passer de 18,8 MMDH à 19,2 MMDH en 2013, avant de progresser de 7,1% à 20,5 MMDH l'année suivante», soutient BMCE Capital Bourse. Cela n'empêche pas le fait qu'en 2012, la rétribution des actionnaires a été en déphasage avec l'évolution du résultat net des sociétés qui a reculé de 7,5%. Dans le détail, «la progression prévisionnelle des dividendes découlerait d'un repli de 0,6% à 13,5 MMDH des dividendes prévisionnels des industries en 2013 suivi d'une hausse de 8% à 14,6 MMDH en 2014, soit un taux de croissance annuel moyen 2011-2013 de +3,6%», affirment les analystes de BKB. Les dividendes des financières afficheraient un accroissement de 9,9% à 5,1 MMDH en 2013 et de 5% à 5,4 MMDH en 2014. Le secteur des assurances et du courtage ne serait pas pour sa part mieux loti en 2013. «La masse des dividendes prévisionnels de ce dernier enregistrerait une baisse de 0,6% à 0,49 MMDH au titre de l'exercice 2013, suivie d'une hausse de +2,3% à 0,5 MMDH l'année d'après», soutient BKB. Quant à Maroc Telecom, le plus grand contributeur de la place, devrait «encore» arriver en tête d'affiche. L'opérateur historique drainerait 37,1% de la masse globale des dividendes prévisionnels en 2013 à 7,1 MMDH. «En 2014, sa contribution devrait générer 36,1% de la masse globale à 7,4 MMDH, en hausse de 4,1% d'une année à l'autre», prévoient les analystes de BMCE Capital Bourse. Les banques se positionneraient quant à elles au deuxième rang. Elles devraient distribuer à leurs actionnaires un montant de 4,8 MMDH, soit 24,8% de l'enveloppe globale en 2013 et de 5 MMDH en 2014 (24,3%). «Le Dividend Yield du marché en date du 15 avril dernier est estimé à 4,3% en 2013 et à 4,6% en 2014 contre un rendement réalisé de 4,2% en 2012», relèvent les analystes. Cette amélioration du D/Y s'explique notamment plus par un repli de la capitalisation boursière que par une augmentation de la masse des dividendes. Selon BMCE Capital Bourse, le taux de distribution global estimé devrait pour sa part se fixer à 66,5% en 2013 et à 63,4% en 2014. Par branche, la distribution des industries devrait se fixer à 76,8% en 2013 et à 73,5% en 2014. Les financières devraient afficher des pay-out respectifs de 51,2 et de 48,4% en 2013 et en 2014. Les sociétés de courtage et d'assurance devraient distribuer en revanche 66,5% de leurs bénéfices en 2013 et 63,4% en 2014. Par secteur, les distributions les plus généreuses en 2013 et 2014 reviennent aux alimentaires, aux industries chimiques et aux télécoms. À l'inverse, les distributions les moins importantes concernent le secteur pétrolier, l'industrie touristique et les immobilières. Les sociétés généreuses oui, mais pas toutes ! C'est le constat soulevé par un analyste de la place. Pour lui, les sociétés de la cote n'ont pas toutes le même niveau de distribution. «Hormis, les entreprises impactées par la conjoncture, les dividendes de certaines valeurs, affichant des niveaux de croissance importants et disposant d'une structure financière assez stable, ne sont pas à la hauteur de leurs résultats», relève une source du marché avant de poursuivre : «même si l'entreprise réussit à atteindre les objectifs programmés dans le business plan en les dépassant parfois, elle ne rétribue pas assez les actionnaires qui étaient là depuis le début». Il faut dans ce sens approfondir la réflexion sur les dividendes en conciliant la politique de développement et celle de la rétribution des actionnaires. Dans ce sillage, la fidélisation des actionnaires est primordiale. «Ce sont eux qui vont accompagner la société quand celle-ci aura l'intention de se développer ou encore d'augmenter son capital», poursuit la même source. La rétribution des actionnaires devient par ailleurs une problématique quand une valeur en Bourse n'est pas spéculative. C'est le cas notamment de Timar, qui malgré une progression de ses revenus au titre de l'exercice 2012 de l'ordre de 15,9% à 212,2 MDH et une capacité bénéficiaire en amélioration de 14,8% à 9,3 MDH, est restée sur le même niveau de distribution de dividendes. Le Conseil d'administration de la société compte proposer ainsi à la prochaine assemblée générale ordinaire la distribution d'un dividende de 8 DH par action, similaire à celui versé au titre de 2011, soit un Dividend Yield de 1,9% sur la base d'un cours de 420 DH observé le 28 mars 2013. «Quand l'entreprise ne prévoit pas de faire des investissements conséquents durant les années à venir, laisser du cash dans l'entreprise n'est pas une bonne idée, surtout quand la rétribution des dividendes n'est pas à la hauteur des performances», soutient un analyste de la place avant d'ajouter «Timar est arrivée aujourd'hui à une taille assez intéressante, il faut que la société passe la cap de la fidélisation des actionnaires pour qu'ils continuent de l'accompagner dans l'avenir», soutient-il. Un espoir de reprise en 2013 En dépit de la forte dégradation de la capacité bénéficiaire de la cote casablancaise en 2012, affectée par le contexte économique national globalement morose, «nous escomptons en 2013 un redressement des réalisations financières des sociétés cotées. Cette hypothèse est étayée par les espoirs de reprise de l'économie marocaine (croissance escomptée du PIB de +4,5% en 2013 vs +2,7% seulement en 2012), ainsi que par le redressement de l'activité de certaines valeurs de la cote industrielle, après une année 2012 marquée par une forte instabilité sociale et un renchérissement des coûts de production», soutient BKB. Après avoir enregistré une progression de +2,2% en 2012, les revenus globaux des sociétés cotées devraient s'accroître de 4,3% à 250,9 MMDH en 2013 et de 6% à 266 MMDH en 2014. Au volet des bénéfices et après avoir accusé une baisse de 10,2% à 26,9 MMDH en 2012, la masse des résultats nets de la cote casablancaise devrait s'apprécier de +7,4% à 28,8 MMDH en 2013 et de 12,3% à 32,4 MMDH en 2014, tirant amplement profit de l'orientation positive de la capacité bénéficiaire de plusieurs segments notamment des mines, du secteur pétrolier, des télécoms, des immobilières et des banques.