Dans bien des cas, les pays émergents peuvent constater que l'ouverture au commerce international et les incitations à l'investissement ne suffisent aucunement à assurer un plein essor socio-économique. Sans un tissu d'entreprises suffisamment dynamique et compétitif, ces pays ne peuvent tirer parti des débouchés commerciaux ni de véritables conditions de développement. Aussi, des mesures doivent-elles être prises au niveau microéconomique pour renforcer la compétitivité des entreprises, surtout les PME, en leur facilitant l'accès aux moyens de financement, à la technologie et à des dispositifs aidant à leur épanouissement. Toutefois, la compétitivité demeure une question complexe, qui implique les stratégies, les ressources de l'entreprise ainsi que la qualité de l'enseignement, de la recherche et du développement. Dans chaque cas, un mode de gestion est adopté pour rendre l'entreprise plus compétitive. En effet, chacun de ces facteurs est déterminant, à l'instar des marchés exigeants qui peuvent, aussi, amener l'entreprise à se conformer à des normes élevées en matière de qualité, de délai et de fiabilité. D'ailleurs, la concurrence agit positivement sur la compétitivité de l'entreprise, en l'incitant à chercher constamment à s'améliorer, afin de maintenir durablement sa performance. Inégalement répartie, la compétitivité des entreprises marocaines dépend aussi de leur démographie ou, plus précisément, de l'importance des créations d'entreprises et de la disponibilité des moyens nécessaires à leur évolution. Le lancement, la survie et le développement des jeunes entreprises est tributaire de l'accès à des financements, en particulier au capital-risque. Très développé dans d'autres régions du monde, le capital-risque reste peu exploité au Maroc créant, par conséquent, un frein à l'expansion des «start-up». Dans le cadre de l'avènement de l'économie de la connaissance, l'intelligence économique est plus que jamais un facteur majeur de développement et de renforcement de la compétitivité des acteurs économiques. En retard dans la compétition technologique et dans une compétition internationale où les savoirs acquièrent une place importante, les entreprises marocaines ont à innover pour se différencier, en recourant aux procédés de production les plus performants. Cela suppose la nécessité d'investir dans la recherche et développement (R&D) et dans les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Assurément, les petites et moyennes entreprises (PME) marocaines, qui représentent plus de 80 % du tissu économique national, doivent s'adapter aux réalités de l'économie mondiale, en mettant l'accent sur le savoir et l'information. Dans une perspective de compétitivité renforcée, le savoir est, aujourd'hui, un des outils de management de la nouvelle économie. Il confère des atouts aux entreprises en les ancrant dans des processus de développement pérennes. La mondialisation, la rapidité dans les échanges et l'exacerbation de la concurrence sont autant de facteurs qui exigent des entreprises l'adaptation au marché mondial. Dans un tel contexte, l'intelligence économique apporte des réponses aux besoins de compétitivité des entreprises dans leurs capacités de développement, d'innovation et de renforcement de leur position. L'acquisition d'informations stratégiques, l'anticipation, la protection du patrimoine managérial et technologique, le suivi des évolutions réglementaires, normatives, technologiques, scientifiques et industrielles... permettent de maîtriser l'environnement concurrentiel, d'identifier les pôles de partenaires, complémentaires ou concurrents et de se développer à l'international. De surcroît, l'intelligence économique utilise toutes les ressources des technologies de l'information et de la communication, les moyens humains pertinents, pour assurer aux entreprises un avantage concurrentiel en anticipant les évènements et en accompagnant les mutations économiques incessantes. Il en va de même pour le développement du secteur de l'export, où le déficit commercial du Maroc s'élève à près de 122.585,3 millions de dirhams. Cela requiert, imparablement, la mise en œuvre d'une stratégie audacieuse, afin de «gagner la bataille de l'export», en opérant des mutations structurelles axées sur l'innovation et la génération de valeur.Il importe que le Maroc prenne conscience de l'ampleur du défi et des réformes nécessaires à adopter en priorité, parmi lesquelles figurent la création d'incitations efficientes pour que les entreprises investissent plus dans la R&D, la refonte de l'enseignement supérieur (en y associant le secteur privé) pour former des compétences qualifiées et adaptées aux besoins de l'économie moderne, l'émergence des secteurs à forte valeur ajoutée, en les aidant notamment à se constituer en «clusters», tout en œuvrant à les doter de financements adéquats. L'innovation s'impose en facteur-clé de compétitivité et d'exportation. Une entreprise innovante a plus de chances d'exporter qu'une entreprise qui ne l'est pas. Il faut donc investir dans l'économie de la connaissance et de l'intelligence économique, qui sont les véritables ressorts du développement et de l'essor économique.