Le cycle 2006 des conférences de la RAM Academy maintient la cadence des fréquences de rendez-vous qui sont devenus incontournables pour les opérateurs économiques et les partenaires commerciaux de la compagnie aérienne. La semaine dernière, ce fut au tour du consultant senior Paul Degoul de venir partager ses réflexions sur la problématique de l'intelligence économique au service d'une compétitivité accrue et durable de l'entreprise. En ces temps de réformes tous azimuts, de suppression des entraves au commerce libre et de mondialisation des échanges, ces conférences sont devenues des pôles de rendez-vous incontournables faisant avancer la réflexion managériale de nos entreprises nationales dans le sens d'un repositionnement moderne et compétitif. Pour la RAM, les défis sont autrement plus redoutables qu'exaltants avec les règles entérinées de ciel ouvert unique avec le bloc communautaire, l'Open Sky avec les USA étant en vigueur depuis quelques années déjà. La concurrence entre compagnies aériennes classiques parmi les championnes au monde et dans le Vieux Continent et les low-cost redoutables sur les créneaux tarifaires et courtes distances ne fera qu'attiser les « batailles rangées » entre compétiteurs qui mettront le paquet pour faire prévaloir leurs avantages comparatifs. La veille pour ne pas se laisser distancer La communication de l'ingénieur et docteur d'Etat en sciences physiques s'est appliquée à mettre en avant les règles et les méthodes susceptibles d'aider à développer la force de vente et à adapter et préserver les avantages comparatifs de l'entreprise pour être efficace et performante. Ce qui nécessite de promouvoir la capacité d'observation, d'analyse et d'anticipation des facteurs environnementaux, a notamment préconisé Paul Degoul. Celui-ci a expliqué que pour ce faire, il est impératif pour tout opérateur de développer parallèlement des aptitudes à la performance, tant opérationnelle et commerciale qu'au plan des résultats financiers. Autrement dit, l'entreprise est appelée à consolider ses activités en termes de rapport qualité/coûts, de délais/réactivité, de productivité/flexibilité, d'organisation optimisant le rapport structures/choix techniques et équipements. Au niveau du marché, l'animateur a recommandé d'accroître le chiffre d'affaires par la diversification de l'éventail des produits et services, l'innovation, la différenciation et la communication marketing et commerciale. Enfin, en améliorant ses résultats financiers, l'entreprise accroît sa rentabilité et son efficience en termes de résultat d'exploitation et de capacité à dégager des marges croissantes d'autofinancement ou cash-flow. Ce qui permet à l'entreprise de préserver et accroître ses parts de marché est de maintenir à distance respectable ses clients de ses concurrents en produisant les meilleures performances en termes de positionnement et compétitivité assurés par la mobilisation des compétences internes aptes à assurer la meilleure qualité des produits et services. L'étonnement comme facteur de compétitivité accrue Si au Maroc, dit-on couramment, les gens se résignent à ne plus s'étonner de rien dans le pays des contrastes, en revanche, les dragons du Sud-Est asiatique, nippons en tête, ont fait de l'espionnage scientifique, économique et culturel leur fer de lance de la croissance accélérée. Et ce n'et pas un hasard si l'industrie japonaise est la championne mondiale de la qualité totale. Ou les USA leaders de la créativité scientifique et technique. Ou l'Europe la référence des technologies conquérantes, dans les transports, l'industrie automobile ou l'agriculture, notamment. Degoul a insisté pour que soient mis en place les outils de veille en traquant l'information et en « benchmarquant », pour situer les différences concurrentielles et construire son système d'intelligence économique en dénichant les pistes de progrès et en établissant les facteurs de succès. La RAM en a donné l'exemple dans sa nouvelle stratégie commerciale en ciblant en priorité les marchés africains et du Moyen-Orient où ses services sont imbattables. Tout en se repositionnant pour maintenir ses parts de marché dans le cadre du ciel unique avec l'Europe et en s'investissant dans le démarchage d'une nouvelle clientèle parmi les segments des MRE et clientèle corporate des PME/PMI dont le créneau est encore « boudé » par les grandes compagnies aériennes du Vieux Continent. Mais, met en garde le consultant senior international, « le processus de surveillance a de fortes chances de ne fonctionner ni efficacement, ni durablement, si le contexte organisationnel n'est pas pris en ligne de compte et que la responsabilité du projet ne soit ni clairement définie ni reconnue ». Ce qui revient à dire qu'il faut s'appliquer à concevoir et mettre en œuvre des processus de production d'intelligence économique aptes « à optimiser la réalisation des objectifs et contribuer à l'amélioration des résultats des entreprises. Ce qui passe impérativement par la nécessité de favoriser un nouvel esprit pour aider les hommes à progresser et des outils pour fédérer les énergies et les intelligences ». En fait, il s'agit, à proprement parler, de deux « Intelligences » à promouvoir en parallèle : l'intelligence économique qui rapporte du renseignement concurrentiel et stratégique et l'intelligence collective qui fait que la compétitivité durable d'une entreprise est l'affaire de toutes les contributions individuelles et collectives.