Le Forum africain des infrastructures se tient depuis hier à Marrakech et discute des enjeux du secteur des infrastructures sur le continent. Pour la Banque mondiale, le modèle des partenariats public-privé (PPP) est à bout de souffle, il faut le réadapter. La problématique des infrastructures en Afrique se discute à Marrakech. Le Forum africain des infrastructures (FAI), qui en est à sa 9e édition, s'est ouvert hier dans la ville ocre, en présence de près de 200 participants venus d'une vingtaine de pays du continent. «L'Afrique face à ses défis d'infrastructures», tel est le thème de ce rendez-vous annuel marqué cette année par la présence de personnalités telles que le chef des négociateurs de la COP22, Aziz Mekouar, ainsi que de responsables gouvernementaux de plusieurs pays subsahariens. Lors du premier jour de cet événement organisé par I-conférences, il a beaucoup été question des obstacles qui freinent le développement des infrastructures sur le continent. «La couverture du continent en infrastructures, la capacité des institutions locales, la problématique du financement et la durabilité des infrastructures sont les quatre principaux défis auxquels l'Afrique fait face aujourd'hui», observe Ibou Diouf, responsable du Programme de politiques de transport en Afrique à la Banque mondiale. Le PPP s'essouffle Sur le volet du financement, l'inquiétude commence à gagner certains observateurs, malgré la multiplication des fonds dédiés aux infrastructures africaines. Les besoins africains pour financer leurs infrastructures sont estimés à près de 100 milliards de dollars par an. Ces derniers temps, le concept de partenariats public-privé (PPP) semblait séduire plusieurs Etats, mais au niveau de la Banque mondiale, on estime que «le modèle des PPP commence à s'essouffler car il n'est pas toujours rentable», notamment pour les entreprises du secteur privé. Face à cette équation, de nouveaux mécanismes s'imposent afin de maintenir la dynamique d'émergence d'infrastructures de qualité sur le continent. Le forum, qui se poursuit ce mardi, essaiera justement d'apporter des réponses à ce problème. Quoiqu'il en soit, les Etats africains sont encore une fois appelés à accélérer la dynamique de l'intégration régionale. «Il existe un potentiel pour bâtir des économies fortes et renforcer les échanges entre les différentes régions du continent. Aujourd'hui, l'Afrique ne peut réussir son intégration à l'économie mondiale qu'à travers des infrastructures interrégionales», a insisté un intervenant lors du FAI 2016. Le BTP marocain en action Pour sa part, le négociateur en chef à la COP22, Aziz Mekouar, est revenu sur les acquis de cet événement abrité par le Maroc. Le diplomate marocain estime que la COP22 a été un succès. Il est désormais attendu que les entreprises qui opèrent dans le BTP prennent davantage en compte l'aspect «durabilité et respect de l'environnement» dans les projets et chantiers d'infrastructures. À ce propos, Khalid Cherkaoui, le secrétaire général du ministère de l'Equipement, du transport et de la logistique, a mis en avant l'expertise marocaine qui peut, selon lui, contribuer au développement des infrastructures dans les pays d'Afrique subsaharienne. «Dans le domaine des infrastructures, le Maroc dispose de champions nationaux capables d'accompagner l'émergence des infrastructures en Afrique», a-t-il déclaré, non sans rappeler les réalisations importantes réussies par le royaume dans la modernisation de ses infrastructures. D'ailleurs, le FAI est l'occasion rêvée pour le secteur national des BTP de vendre son expertise aux donneurs d'ordres africains. En marge des débats scientifiques, le FAI offre aux participants un espace d'expositions où plusieurs grandes entreprises présentent leurs produits et leur savoir-faire.