A ce jour, l'Organisation mondiale de la santé dénombre 65 millions de personnes atteintes de la grippe A. Au Maroc, les chiffres officiels parlent de 1.500 cas. Le ministère de la Santé multiplie les communiqués et les sorties publiques pour rassurer la population. Mais, la panique est toujours là, vu l'augmentation du nombre de cas enregistrés dans le pays. Toujours est-il, la paranoïa observée les premiers jours commence petit à petit à se dissiper. Certains l'expliquent pour plusieurs raisons, notamment celles liées à la communication autour du virus et à la livraison récente des vaccins contre la grippe A. Mais, quelles que soient les polémiques autour de ce vaccin, le fait est là. Du simple paracétamol au vaccin, les moyens pour se soigner sont disponibles. Ce qui ne peut que rassurer le citoyen lambda. Si le vent de panique est passé, les parents restent toujours sur le qui-vive lorsqu'il s'agit de leurs enfants. Plusieurs médecins généralistes nous révèlent que, « la plupart de leurs patients sont plus inquiets pour leurs enfants que pour eux-mêmes, et ne veulent pas faire vacciner leurs enfants par crainte d'éventuels effets secondaires. » Au sein des centres de santé, la demande serait en effet plus importante pour les traitements antiviraux que pour les vaccinations, qui ne font toujours pas l'unanimité. Pour ce qui est du vaccin, justement l'OMS réitère ses affirmations. « La majorité des effets indésirables ont surtout pris la forme de réactions locales au point d'injection (douleur, rougeur, gonflement) ou de fièvre modérée. En général, ils ne durent pas plus de 48 heures. Ils sont donc similaires à ceux observés après vaccination contre la grippe saisonnière. » Seul soubresaut récent : l'annonce le 13 novembre dernier, du décès d'un jeune oujdi de 23 ans des effets de la grippe A. De quoi interpeller l'opinion publique. Inquiétudes rapidement atténuées par le ministère de la Santé, qui a révélé que la victime était atteinte de diabète et d'obésité aggravée. En d'autres termes, elle faisait donc partie des personnes à risques. « Toutes les grippes peuvent entraîner des décès, en particulier si la personne infectée présente des facteurs de risque », nous rappelle le Docteur Hassan Rich, médecin responsable de la Division médicale de l'Institut Pasteur. Celle que l'on appelle dorénavant « la grippe », sans précision aucune, s'est donc invitée dans nos vies, au même titre que la grippe saisonnière. Prudence tout de même, en particulier pour les personnes fragilisées par une maladie chronique, ou par leur âge. L'excès de panique ne devrait pas non plus se transformer en indifférence. La période hivernale arrive à grands pas et, quand bien même la pluie ne serait pas au rendez-vous, le froid, lui, sera bien là. Evolution de la grippe dans le monde Entre mars et avril 2009, 1.300 cas de grippe A ont été détectés au Mexique, provoquant la mort de 81 personnes. Le 25 avril : des cas sont confirmés aux Etats-Unis. Le 27 avril : un premier cas de grippe porcine est confirmé en Espagne. Le 28 avril : plusieurs cas sont confirmés en Europe et en Israël. Le 29 avril : l'OMS relève son niveau d'alerte pandémique à 5 sur une échelle de 0 à 6. L'OMS annonce que la pandémie est désormais « imminente ». Le 11 juin, l'OMS a décidé le passage en phase 6, l'état de pandémie est déclaré. Le même jour, le premier cas de grippe A est détecté au Maroc. Le 17 juillet, l'OMS cesse son dénombrement systématique des cas confirmés. Elle reste attentive aux cas de mortalités qui traduiraient une possible mutation du virus. Le 13 novembre : 1er décès enregistré au Maroc, d'un jeune homme de 23 ans à Oujda. Le 21 novembre : Quatre décès sont enregistrés parmi les pèlerins de la Mecque. La marocaine qui ferait partie des victimes ne serait finalement pas morte des suites de la grippe A.