Les experts africains de la santé se sont réunis les 3 et 4 juin à Marrakech. Ces derniers appellent à renforcer les systèmes de surveillance pour évaluer l'effet de la pandémie de la grippe. Chaque année, les complications liées à la grippe sont à l'origine de 250.000 à 500.000 décès dans le monde. Les décès enregistrés chez les diabétiques à cause de la grippe avoisinent les 12%. Et ce n'est pas tout. On estime que chaque année, 5 à 15% de la population mondiale, soit environ 600 millions de personnes souffrent d'infections des voies respiratoires supérieures à cause de l'épidémie annuelle de la grippe. Malgré les progrès enregistrés dans le domaine de la surveillance de la grippe en Afrique, les données épidémiologiques africaines restent rares. Une situation qui s'explique en raison de l'inadéquation des systèmes de surveillance et de notification.Dans le but de déterminer avec plus de précision l'impact de la grippe en Afrique, les responsables africains de la santé, les partenaires de l'action de santé et les représentants d'institutions internationales se sont réunis à Marrakech les 3 et 4 juin dans le cadre de l'Alliance africaine contre la grippe. Lors de cette réunion organisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Keiji Fukuda, conseiller spécial du directeur général pour la grippe pandémique a déclaré que «Nous savons que la grippe a un impact très net sur la morbidité et la mortalité dans toute l'Afrique mais, malheureusement, il n'y a pas énormément de données pour le démontrer». Et d'ajouter «la grippe est souvent considérée comme un problème des pays tempérés mais elle représente aussi une grave menace pour la santé dans les pays en développement, y compris en milieu tropical». Les virus grippaux et les infections respiratoires aiguës, comme la pneumopathie, sont l'une des principales causes de décès en Afrique, notamment parmi les enfants.Pour sa part, le Dr Sylvie Briand, responsable du Programme mondial de lutte contre la grippe à l'OMS a déclaré que «À cause du peu d'information, de la méconnaissance de la maladie et de la présence d'autres besoins de santé publique concurrents, il n'a pas été mis au point d'interventions spécifiques pour atténuer l'impact de la grippe en Afrique». Plusieurs pays africains ont communiqué régulièrement à l'OMS des mises à jour sur la propagation de la grippe pandémique A (H1N1) 2009. Cela dit, l'impact de la pandémie sur le continent africain n'apparaît pas. D'où la nécessité de renforcer les systèmes de surveillance pour évaluer l'effet de la pandémie sur l'ensemble du continent. Les experts ont appelé au renforcement des capacités de surveillance en Afrique et ont recommandé de préparer une feuille de route indiquant les interventions et les stratégies qui permettront, dans les années à venir, d'atténuer la charge de la grippe en Afrique. Grâce aux travaux de recherche et l'accumulation de données, les décideurs pourront mettre au point les bases factuelles nécessaires au renforcement des orientations et des mesures de santé publique indispensables pour limiter l'impact de la grippe (pandémique, aviaire et saisonnière) sur les populations de la région. Les bénéfices de la vaccination La vaccination est particulièrement importante chez les individus à risque de complications sévères et chez les personnes qui habitent avec des populations à risque ou s'en occupent. Chez les personnes âgées, la vaccination réduit la fréquence des formes sévères et des complications jusqu'à 60% et réduit les décès jusqu'à 80%.Chez les adultes en bonne santé, la vaccination contre la grippe permet de prévenir entre 70 et 90% des infections. L'un des défis de la prévention vaccinale est de convaincre les patients de se faire vacciner, d'éduquer les patients au sujet de la maladie et de les rassurer vis-à-vis de la vaccination.