La grippe A/H1N1 continue de faire des victimes dans le monde, mais à des degrés différents d'un pays à l'autre. Jusqu'à présent, aucun pays n'a eu accès aux vaccins puisque ces derniers ne sont pas encore disponibles. Il faut dire, toutefois, que la grande majorité des cas de cette nouvelle pandémie ont jusqu'ici été bénins, peu de décès ayant été enregistrés, mais la vigilance reste de mise, surtout avec l'annonce de l'automne et l'approche de l'hiver. Des saisons qui coïncident avec l'apparition de la grippe dite saisonnière. Il est impératif alors de renforcer et d'améliorer la prise en charge des personnes déjà atteintes et de parer à une éventuelle propagation du virus. Au Maroc, les efforts ne font cependant pas défaut dans ce sens. Le ministère de la Santé a mis en place des stratégies sectorielles, nationales et locales portant, entre autres, sur le renforcement des mécanismes de contrôle et de veille au niveau des différents services médicaux. Il est même jugé que la situation épidémiologique de cette grippe n'est pas inquiétante. Lors d'un précédent Conseil de gouvernement, la ministre de la Santé, Mme Yasmina Baddou a mis l'accent sur l'importance de la vaccination, en rassurant qu'au Maroc, à l'instar des autres pays, tous les vaccins et traitements nécessaires seront disponibles une fois prêts. A cet égard, dans un entretien accordé au site Web de l'Organisation Mondiale de la Santé, Marie-Paule Kieny, directeur de l'Initiative pour la Recherche sur les Vaccins à l'OMS, a déclaré que «certains fabricants ont annoncé en juillet que le vaccin était disponible, mais cela ne signifie pas qu'il soit prêt à l'emploi, car il doit être approuvé par les autorités de réglementation. Celles-ci examinent actuellement quelle est la meilleure façon d'homologuer ces vaccins le plus rapidement possible. Il y a consensus sur le fait que les premières doses vont être mises à la disposition des pouvoirs publics en septembre». Toujours, selon Mme Kieny, l'OMS recommande, une fois le vaccin disponible, de vacciner en premier lieu les agents de santé, afin de protéger le système de santé et de permettre à ces derniers de s'occuper des patients atteints de grippe et d'autres maladies. Le vaccin consiste en effet à injecter du virus de semence dans des œufs de poule embryonnés et à récolter ensuite le liquide au bout de plusieurs jours et à le purifier. Il y a pour cela deux techniques. Plus de 90% des vaccins antigrippaux disponibles sont des «vaccins inactivés», c'est-à-dire on tue le virus pour les produire. Il existe également des «vaccins vivants atténués» moins courants, qui sont préparés à partir d'une forme atténuée du virus, qui n'a pas été tué. Tous les deux déclenchent la fabrication d'anticorps pour lutter contre le virus. Certaines personnes doutent quant à l'efficacité de ce vaccin, du moment où le virus pourrait muter. Mme Kieny explique que les laboratoires seront obligés de produire de nouveaux vaccins si jamais le virus change en cour de route. Il faut savoir que les virus grippaux évoluent en permanence. Il est donc impossible d'effectuer une analyse clinique complète des vaccins contre la grippe, du fait que leur composition est modifiée chaque année pour s'adapter au virus. Concernant la distribution, tous les pays auront accès à ces vaccins assure l'OMS. Cependant, «certains pays veulent vacciner l'ensemble de la population, ce qui n'est en aucun cas possible» avértit Mme Kieny.