Le recours au marché obligataire n'est pas prêt de se tasser. C'est que le marché de la dette privée connaîtra, durant les prochains mois, plusieurs émissions de titres liées aux besoins de financement des émetteurs traditionnels sur ce segment. Une étude réalisée par les analystes de BMCE Capital Markets, en coopération avec le Centre d'intelligence économique de BMCE Bank, verse en tout cas dans ce sens et confirme ainsi le constat selon lequel les levées sur le marché sont en train de se positionner largement comme alternative au circuit bancaire qui a déjà du mal à lever du cash. D'ici à la fin de l'année, la même étude prévoit une tombée globale en capital de 19,4 milliards de DH, principalement soutenue par le volume des certificats de dépôt qui devrait s'élever au titre du second semestre 2011 à 13,9 milliards de DH. Pour le deuxième trimestre déjà, c'est un volume de 18,6 milliards de DH qui a été enregistré sur le compartiment de la dette privée. Une tendance à la hausse par rapport au 2e trimestre 2010 puisqu'elle s'élevait alors à 17 milliards de DH. Une augmentation de 9% donc que l'on peut facilement imputer à la progression de la quasi-totalité des catégories. A noter toutefois que la variation de ces indicateurs entre 2010 et 2011 tend à se stabiliser en comparaison à l'évolution 2009/2010 qui avait connu des variations bien plus élevées : déjà la dette privée avait-elle connu une hausse de 52% entre le 2e trimestre 2009 et la même période l'année suivante. Par catégories... Aujourd'hui, la situation de la dette privée semble se normaliser. Ainsi, l'émission de billets de trésorerie par les entreprises non financières a-t-elle augmenté de 49% par rapport au 2e trimestre 2010 pour finalement s'établir à 1,44 milliard de DH à fin juin 2011. Quant au nombre d'émissions, le chiffre est passé de 4 émissions à fin juin 2010 à 10 émissions au terme du 2e trimestre 2011, ce qui représente une progression de 150% et confirme la tendance haussière enclenchée depuis que la disponibilité de cash sur le marché se fait pesante. Autrement dit, le marché des billets de trésorerie reste fortement dynamique. Si les émetteurs habituels ont encore une fois été de la partie avec notamment Disway (185 MDH levés) ou encore Maghreb Steel (110 MDH levés), deux nouveaux entrants, appartenant tous deux au groupe Akwa, ont dopé la dynamique du compartiment des billets de trésorerie. Il s'agit, en l'occurence, de Maghreb Oxygène (350 MDH levés) et Afriquia Gaz (800 MDH levés). De même, l'émission de bons de sociétés de financement (BSF) s'est établie à 1,85 milliards de DH contre 967 millions de DH à fin juin 2010, en augmentation de 17% entre les deux périodes. Dans un contexte général de progression de l'encours des crédits accordés (+6,2%), cinq sociétés de financement ont participé à la hausse des volumes de BSF émis : Sogelease (400 MDH levés), Wafabail (500 MDH levés), Maghrebail (542 MDH levés), Salafin (450 MDH levés) et Eqdom (200 MDH levés). Il est toutefois à nuancer qu'en dépit de la hausse des volumes émis, les niveaux de prime de risque du secteur du crédit à la consommation sont restés relativement stables autour de 60 pbs en moyenne. Enfin, dernier indicateur en hausse, le volume des certificats de dépôt a progressé de 17% entre fin juin 2010 et fin juin 2011 pour s'établir à 13,3 milliards de DH. Ceux-ci ont par ailleurs représenté la majeure partie du volume émis sur le marché de la dette privée puisqu'ils ont pesé 71% du volume global émis. Au vu de la demande des investisseurs, huit banques de la place ont ainsi émis sur le marché des certificats de dépôts : Crédit Agricole du Maroc (4 milliards de DH émis), Groupe Banques Populaires (3 milliards de DH), Attijariwafa Bank (1,7 milliards de DH), CIH (1,4 milliards de DH), BMCI (1,35 milliards de DH émis), BMCE Bank (1 milliard de DH), Société générale (500 MDH) et FEC (300 MDH émis). Au final, seules les émissions obligataires affichent une tendance à la baisse de 38% puisque celles-ci s'affichent à fin juin 2011 à 2 milliards de DH contre 3,2 milliards de DH à fin juin 2010. Deux émissions seulement ont marqué ce 2e trimestre. Il s'agit, d'une part, de l'émission obligataire des Autoroutes du Maroc (ADM) concernant un volume d'1 milliard de DH alloué sur la maturité de 20 ans pour porter l'encours d'ADM à 8,4 milliards de DH et, d'autre part, l'émission subordonnée d'1 milliard de DH d'Attijariwafa bank, dont l'encours est passé à 10,2 milliards de DH.