Malgré le maintien d'une croissance vigoureuse, l'économie mauritanienne demeure vulnérable aux chocs extérieurs. En cause, sa forte dépendance à l'égard des exportations minières qui occupent une place prépondérante dans le total des exportations. Après avoir fléchi en 2015, l'activité de la Mauritanie devrait accélérer en 2016. Telle est la prévision de Coface, qui estime que «la croissance devrait être soutenue par la relance de la production de la pêche qui compenserait partiellement le ralentissement de l'industrie manufacturière et minière». Pour sa part, le secteur primaire, bien qu'étant un pilier majeur de l'économie, reste particulièrement vulnérable aux fluctuations pluviométriques. Malgré le recul de la production manufacturière, le secteur secondaire reste lui aussi central et devrait être stimulé par les activités de construction et de travaux publics dans le cadre d'un programme d'investissement structurant. Manque de compétitivité S'agissant du secteur tertiaire (secteur financier et commerce), celui-ci devrait poursuivre son expansion pour devenir le premier contributeur à la formation du PIB. L'activité dans le secteur manufacturier devrait ralentir, et le secteur minier, dominé par la production de cuivre, mais surtout de minerai de fer, continuerait à souffrir d'une demande extérieure peu porteuse et de l'absence de rebond du prix de ces matières premières après la baisse observée en 2015. Toutefois, une hausse de la production est attendue suite au lancement de l'exploitation de la mine de Guelb II. Par ailleurs, la croissance devrait être portée par la consommation domestique stimulée par un fort recours au crédit à la consommation. À l'inverse, l'investissement devrait se tasser en raison du ralentissement de l'activité minière. La Mauritanie pâtit en revanche d'un manque de compétitivité et d'une économie formelle restreinte et peu diversifiée. L'inflation devrait augmenter en 2016 sous l'effet de la légère hausse des prix du gaz et des produits alimentaires. Balance commerciale Le solde courant devrait pâtir de la détérioration des termes de l'échange causée par la chute des cours des minerais et du déclin de la demande chinoise. La détérioration de la balance commerciale et du compte financier ne serait pas compensée par la hausse des transferts courants et des revenus. Quant aux réserves de changes, elles devraient rester élevées avec près de 7 mois d'importations. La préservation d'un tel niveau de réserves est imputable à l'orientation flexible du taux de change. Le déficit budgétaire du pays, après s'être amélioré, en 2015 grâce à une meilleure gestion de la collecte fiscale, devrait se creuser en 2016 en raison de l'effondrement des recettes non-fiscales, principalement lié à la chute des revenus issus de l'exploitation minière et du secteur pétrolier. Dette Enfin, le niveau de la dette publique mauritanienne demeurerait élevé malgré les annulations dont le pays a bénéficiées. La dette publique mauritanienne est essentiellement extérieure contractée et garantie par l'Etat. Le pays est fortement endetté envers le fonds souverain koweïtien (Kuwait Investment Authority) et des accords d'allègement de la dette avec le Koweït sont en cours de négociation. Situation géopolitique fragile La Mauritanie doit composer avec une situation géopolitique fragile. La sécurité reste un enjeu essentiel pour le pays au vu de la présence de groupes armés dans l'espace sahélien, comme Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Ces groupuscules radicaux, actifs sur le territoire mauritanien, représentent la principale menace pour la stabilité interne du pays. Afin d'éviter leur retour sur son territoire, la Mauritanie a lancé, début 2014, un projet de coopération sécuritaire intitulé «G5 du Sahel». Dans ce contexte, le climat des affaires en Mauritanie est détérioré, en raison de l'insuffisance des infrastructures financières et bancaires et de la corruption. Le rapport Doing Business classe le pays 168e sur 189 pays. Néanmoins quelques améliorations, portant notamment sur la création d'entreprises, sont à noter.