Le PIB algérien a augmenté de 4,0 %, alors que la valeur ajoutée dans le secteur des hydrocarbures a légèrement augmenté après les baisses enregistrées au cours des deux dernières années. La croissance du PIB hors hydrocarbures s'est légèrement contractée par rapport aux 7,1 % enregistrés au cours des deux années précédentes, principalement à cause de la faible performance du secteur agricole. La croissance reste insuffisante pour faire face au taux de chômage en Algérie, qui a augmenté de 10,6 % en septembre 2014 contre 9,8 % en 2013. Le chômage était particulièrement élevé chez les femmes (17,1 %) et chez les jeunes âgés de 16 à 24 (25,2 %). Le PIB en Mauritanie a augmenté de 6,4 % en 2014 dans la mesure où la hausse de 14,4 % de la production de minerai de fer (essentiellement sous l'effet de la maîtrise des coûts de production) et l'augmentation relative de la production piscicole ont plus que compensé la baisse de 19,6 % de la production pétrolière, la baisse de 4,6 % de la production manufacturière et la chute de 4,8 % de la production d'or et de cuivre. Par contre, la croissance est restée faible en Tunisie. L'exploitation du pétrole et du gaz a reculé de 7,6 % tandis que la production minière a diminué de 4,2 %. Les augmentations de la production ont été induites par le secteur des services, à la fois les services non commerciaux (en hausse de 3,9 %) et les services commerciaux (en progression de 3,3 %), y compris les télécommunications (en hausse de 8,1 %). La valeur ajoutée du secteur manufacturier a de seulement 1,3 %, bien que les résultats aient été meilleurs dans les secteurs agro-industriels (en hausse de 3,1 %) et les secteurs mécaniques et électriques (en hausse de 2,4 %). La valeur ajoutée dans le secteur agricole s'est accrue de 2,3 % en 2014. Si la part du PIB représentée par le secteur a baissé à moins de 10 % avec l'augmentation enregistrée au cours des dernières années dans le secteur de l'industrie et des services, l'agriculture représente encore 18,5 % des emplois. Le conflit en Libye a aggravé la réduction de la production pétrolière et, par conséquent, du PIB de près de 20 % en 2014, après une chute de 13,6 % durant l'année précédente. L'absence d'une autorité centrale unifiée et le pouvoir grandissant exercé par les milices régionales et religieuses sur les champs pétroliers ont entraîné une baisse significative de la production pétrolière, qui a atteint un faible niveau historique de 155 000 barils par jour (bpj) en mai 2014. Les exportations de produits de base dans la région ont également souffert d'une détérioration significative des termes de l'échange au cours de l'année, avec la baisse des cours internationaux du pétrole, qui sont tombés de 108 dollars le baril en juin 2014 à 60 dollars en décembre 2014. La Mauritanie a pâti de la chute marquée du prix du minerai de fer. Par conséquent, malgré une hausse de 14,4 % de la production de fer, la part du secteur du minerai métallique dans le PIB a baissé à 15 % en 2014, contre 20,4 % en 2013. Dans le même temps, la baisse des prix du pétrole a contribué à soutenir la demande au Maroc et en Tunisie en réduisant leur facture d'importation. Evolutions en 2015 Selon les prévisions, le taux de croissance du PIB devrait augmenter dans la plupart des pays d'Afrique du Nord au cours des deux prochaines années, à l'exception de la Tunisie. Le PIB de l'Égypte devrait augmenter de 3,8 % en 2015 selon les prévisions et passer ensuite à 4,3 % en 2016, soit pratiquement le double du taux de croissance observé au cours des deux dernières années. Il est prévu que la croissance en Algérie restera proche de 4 % en 2015, en raison des augmentations continues des volumes dans le secteur des hydrocarbures. Compte tenu des prévisions concernant une diminution prolongée des cours du pétrole, l'Algérie devra puiser dans les soldes de son Fonds de régulation des recettes (FRR) pour soutenir la demande. Le rétablissement de la stabilité politique pourrait entraîner une reprise rapide de la production en Libye. Si la production pétrolière pouvait se rétablir en 2015 à son niveau de 2012, la production pourrait augmenter de 14,5 %. Toutefois, cela dépend d'une situation sécuritaire extrêmement incertaine. En Mauritanie, l'augmentation prévue de la production de minéraux, un programme d'investissement à grande échelle (représentant environ 40 % du PIB sur la période de 2014 à 2016), une relance du secteur manufacturier et le dynamisme du secteur des services devraient permettre de compenser la faiblesse des prix des exportations de minéraux du pays et la croissance du PIB devrait se maintenir à environ 6 % selon les prévisions. D'après les prévisions, le taux de croissance du PIB du Maroc devrait atteindre 4,5 % en 2015 et 5 % en 2016, surtout grâce à la reprise du secteur agricole et à une évolution à la hausse constante dans les activités non agricoles (surtout dans les secteurs mécanique, électrique, électronique et minier). Cette prévision table sur une relance relative de la demande étrangère, la persistance des faibles niveaux des cours du pétrole qui favoriserait une baisse du déficit budgétaire, une augmentation des réserves de change et l'accroissement du pouvoir d'achat des ménages marocains et de la compétitivité des entreprises marocaines, mais aussi sur la poursuite de la mise en oeuvre de la réforme structurelle (régime de retraite, fiscalité, bonne gouvernance, justice, fonds de subvention). En Tunisie, le PIB devrait baisser principalement à cause de la diminution des investissements publics. Dans l'ensemble, l'investissement devrait augmenter de 6,2 % par an selon les prévisions, malgré la baisse des recettes touristiques et de la production de phosphate.