Dans un contexte économique mondial marqué essentiellement par un redressement progressif de la zone euro et de la baisse des cours du pétrole, la croissance au Maroc serait de 4,4% en 2015, puis de 5% en 2016, au lieu de 2,9% en 2014. C'est ce que vient de souligner, en tout cas, le FMI dans son nouveau rapport sur la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, de l'Afghanistan et du Pakistan (MOANAP). ). Dans cette mise à jour des perspectives économiques régionales, le FMI affirme que le taux d'inflation dans le Royaume se situerait à 1,5% en 2015 et à 2% en 2016. Le déficit budgétaire s'améliorerait, pour sa part, à -4,3% du PIB en 2015 , puis à -3,5% en 2016, contre -4,9% en 2014. Idem pour le déficit de la balance courante (-4,2% en 2015 et -4% en 2016, au lieu de -5,9% en 2014). Autre élément important soulevé par les experts du FMI : la croissance de la demande intérieure devrait aussi s'accentuer grâce à l'assouplissement de la politique monétaire déjà engagé, au moindre poids du rééquilibrage budgétaire, et à l'augmentation des dépenses publiques pour des investissements générateurs de croissance dans les infrastructures, l'éducation et la santé. Pour mémoire, la Banque mondiale prévoyait déjà, pour le Maroc, pour 2015 et 2016, respectivement 4,6% et 4,8%, sous les effets, essentiellement, de deux éléments purement exogènes : forte pluviométrie et baisse des cours du pétrole. Concernant ce dernier point, les experts de l'institution de Breton Woods insistent sur le fait que les pays de la région du MOANAP, dont le Maroc, utilisent une large part des gains provenant de la baisse des cours du pétrole pour reconstituer les réserves et réduire la dette publique. Force est de noter que le Haut Commissariat au Plan (HCP), dont les prévisions économiques sont souvent critiquées par le gouvernement, voit plus rose que le FMI, puisqu'il prévoit un taux de croissance du PIB de 4,8% en 2015 contre 2,6% en 2014. Bank Al-Maghrib table sur une croissance économique de 5% en 2015, compte tenu, entre autres, d'une bonne campagne agricole. Un niveau proche de celui du Centre Marocain de Conjoncture (CMC) qui prévoit un taux de 5,1%, soit la prévision la plus optimiste. Les raisons derrières cet optimisme sont surtout une récolte céréalière plus importante cette année : 110 millions de quintaux (Mq) pour la campagne 2014-2015, dont 55 Mq de blé tendre, 32 Mq d'orge et 22 Mq de blé dur. Pour l'ensemble de la région, le FMI note que la croissance s'accélérera légèrement pour avoisiner 3 % en 2015. « Toutefois, les taux de croissance, même s'ils sont en hausse, restent trop faibles pour réduire de manière significative le chômage, qui reste élevé dans la région », précise-t-on. Pour les pays importateurs de pétrole, la croissance montera probablement à environ 4 % cette année, contre environ 3 % en 2014, grâce à une gestion économique prudente, conjuguée à une conjoncture internationale plus favorable. S'agissant des pays exportateurs de pétrole, la croissance a atteint, environ 2,5 % en 2014 et devrait rester en 2015 à ce niveau. En 2015, la croissance devrait monter à 3,5 %, mais, pour que cette prévision se réalise, poursuit la même source, la situation sécuritaire devra se stabiliser et la production de pétrole se redresser dans les pays exportateurs de pétrole, hors Conseil de coopération du Golfe. En somme, le FMI affirme que les pays de la région dont le Maroc, bien qu'ils aient accompli des progrès dans la mise en œuvre des réformes, ont besoin de réformes structurelles et budgétaires non seulement pour stabiliser l'économie, mais aussi pour rehausser les perspectives économiques d'une manière durable et inclusive.