Je suis Charlie, je suis Paris, je suis Bruxelles... tant d'élans de compassion avec les sites victimes d'un odieux terrorisme qui déclenche une solidarité humaine de par le monde. Toutefois, cette solidarité doit être «universelle» et ne devrait nullement muer au gré des couleurs, des religions ou encore des nationalités des victimes. Nous l'avions dit, il y a quelques semaines, lorsque Abidjan et Ankara avaient été frappées par le terrorisme et nous avions dénoncé une logique des «deux poids, deux mesures» condamnable à tous les égards. Or, hier encore, une autre capitale du tiers-monde a fait les frais de la terreur des barbares. À Lahore (Pakistan), les 72 victimes, en grande majorité des femmes et des enfants, n'ont suscité ni l'intérêt des médias internationaux, ni l'indignation des Etats-majors occidentaux ! Pire encore, Anne Hidalgo, mairesse de Paris, n'a pas pris de gants «diplomatiques» quand il a été question de répondre aux différentes sollicitations des internautes pour une solidarité affichée de Paris, à l'instar de l'illumination de la Tour Eiffel aux couleurs du Pakistan. Selon la mairesse : «Lahore n'est pas Bruxelles», de par les affinités entre les deux capitales européennes ! En toute franchise, Hidalgo aurait mieux fait de garder le silence au lieu de s'attirer les foudres des citoyens, au grand bonheur d'une droite extrémiste. Les valeurs universelles des droits humains prônées par l'Occident se trouvent écorchées, ces derniers temps, par ce genre d'écarts de langage et de comportement. Quand les «grands» de ce monde comprendront et agiront selon les valeurs de l'égalité, la paix sera alors universelle !