Jalal Benchekroun : Directeur général d'Atlanta Assurance Les Inspirations ECO : Comment l'année 2015 s'est-elle soldée pour Atlanta ? Jalal Benchekroun : En termes d'activité, Atlanta a réalisé des performances exceptionnelles en 2015, avec un bon chiffre d'affaires en évolution de près de 10%. Le résultat, lui, a fortement progressé de 30%. La performance d'Atlanta est encore plus appréciable, surtout au regard du niveau du marché. Il s'avère qu'Atlanta est aujourd'hui la seule compagnie qui progresse autant sur la Vie que sur la Non Vie, avec respectivement une hausse de 11%, qu'on pense être la croissance moyenne du marché, et 10,3%, une croissance dépassant de loin celle du marché qui reste de l'ordre de 1%. Comment expliquer cette évolution ? Chez Atlanta, nous travaillons pour la Non Vie de deux manières différentes. La première concerne les assurances automobiles sur lesquelles nous faisons une forte croissance (près de 12%), grâce à l'animation du réseau, au développement de nouveaux produits tels que l'indemnisation rapide au bout de 30 minutes et à la clarification de nos produits, mais également au renforcement de notre réseau agent, avec parallèlement l'élargissement du réseau global, composé de 35 points de ventes. Le second volet concerne les autres produits hors automobile de la Non Vie. Là, il s'agit du travail qui a été fait sur notre portefeuille. Nous avons en effet opéré une remise à niveau d'un certain nombre de contrats qui étaient légèrement déficitaires et que nous avons pu rendre positifs. C'est surtout sur ce volet que nous avons travaillé, et pas forcément sur les nouvelles affaires. Idem pour le secteur Vie. Nous avons deux parties: les parties épargne et décès. Bien évidemment, nous avons une croissance importante sur le décès, liée à de gros contrats avec d'importants organismes. La partie épargne progresse elle aussi à son propre rythme. Qu'en est-il des provisions sur vos actifs de la Samir ? À la base, nous sommes obligés par la loi d'apporter un certain nombre de provisionnements annuels. Nous avions déjà constitué une provision sur la Samir suite à notre exposition initiale au risque à fin 2014. Par la suite, le cours a été suspendu en 2015. Nous aurions pu rester au niveau de provisionnement initial concernant la Samir, mais par prudence, nous avons préféré renforcer notre couverture et provisionner, pour la seule année 2015, près de 173 MDH entre Atlanta et Sanad, pour justement arriver à un taux de couverture de 92%, alors que d'autres assureurs étaient restés sur 50% ou 60%. Quelles sont les perspectives pour le secteur au Maroc ? Je peux dire que le secteur des assurances au Maroc continuera, assurément, à progresser avec l'amélioration des acteurs du secteur. Nous sommes aujourd'hui à un taux de pénétration qui tourne autour de 3,2%. Il y a donc de la marge à prendre et du développement à faire dans le secteur des assurances au royaume. Malheureusement, le contrat-programme signé il y a 5 ans n'a pas porté tous ses fruits, compte tenu du contexte global du Maroc, mais nous, assureurs, continuons notre développement. Que pensez-vous du démarrage de l'ACAPS ? L'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) est en soi une proposition du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, depuis déjà plusieurs années. De même, la loi pour sa création est aussi passée il y a quelques années. Par conséquent, nous, assureurs, sommes très satisfaits d'avoir un organisme doté de prérogatives importantes, avec à sa tête, Hassan Boubrik. Je pense que l'ACAPS est une bonne initiative, dans le sens où elle dote le régulateur de plus de moyens pour remplir sa mission. J'espère aussi qu'il contribuera à l'amélioration de l'environnement assurantiel. Atlanta assure ! Lors de sa conférence de présentation des résultats, mardi dernier, Atlanta a dévoilé un chiffre d'affaires global de 1,6 MMDH, reflétant une progression de 10,1%. Le résultat technique ressort en hausse de 16,6% à 152 MDH. Le résultat financier, pour sa part, demeure stable malgré un marché des actions baissier. Au niveau des comptes consolidés, Atlanta affiche un accroissement de 8,4% de son chiffre d'affaires consolidé à 3,41 MDH. Le résultat net consolidé ressort en baisse de 20% à 139 MDH. Ce repli est la conséquence de l'impact du provisionnement du titre Samir pour un montant de 173 MDH, ce qui permet d'atteindre un taux de couverture dans les comptes d'Atlanta et Sanad de 92%.