Après le premier tour le week-end dernier, les Béninois vont déterminer lors du second tour dans les prochains jours le successeur au président Yayi Boni. Le futur chef de l'Etat aura à relever de grands défis liés à la gouvernance et la croissance économique. L'économie béninoise devrait enregistrer une croissance de 5,8% en 2016, contre 5,7% en 2015. Telles sont les prévisions du gouvernement dans le cadre de sa loi des Finances pour l'exercice en cours. Quant à certaines institutions financières internationales, à l'instar du FMI, elles projettent une progression du PIB béninois à 5,5% et parlent même d'un probable ralentissement. Ce repli éventuel «découle des retombées négatives de la baisse de régime de l'économie du Nigeria, principal partenaire commercial du Bénin», estimait en septembre dernier, Christine Dieterich, chef d'une mission d'experts du FMI au Bénin. Axes de croissance En dehors de cette divergence au niveau des chiffres, le gouvernement béninois compte mettre l'accent sur le renforcement des infrastructures énergétiques, du secteur des transports, des technologies de l'information et de la communication, ainsi que sur l'amélioration de la productivité du secteur agricole. Le successeur au président Yayi Boni à la tête du pays aura, entre autres chantiers, pour mission d'encourager la bonne gouvernance, lutter contre les changements climatiques, sans oublier la promotion de l'emploi des jeunes et l'autonomisation des femmes. Inflation Sur le plan agricole, une production cotonnière de l'ordre de 420.000 tonnes est annoncée, contre 400.000 tonnes en 2015. En outre, les objectifs de croissance devraient se réaliser dans un environnement non inflationniste, avec un taux d'inflation en baisse par rapport au plafond communautaire de 3% fixé par l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Globalement, les perspectives économiques pour 2016 s'inscrivent dans un contexte marqué par la volonté du pays d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et la mise en œuvre du Programme d'investissements structurants (PIS). Pôles d'activités Cependant, leur réussite dépend de l'accélération des réformes visant à améliorer le climat des affaires et la chaîne de la dépense publique, notamment le système de passation des marchés publics. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques africaines, la BAD conseillait les autorités béninoises de «promouvoir davantage les pôles d'activités régionaux et l'emploi dans les zones rurales, d'améliorer la gestion du rythme de l'urbanisation et de travailler à la maîtrise de la croissance démographique». Lionel Zinsou au second tour ? Les Béninois ont voté, dimanche 6 mars, pour désigner un successeur au président Thomas Boni Yayi qui a décidé de se retirer après deux mandats. Trente-trois candidats sont en lice, dont l'actuel Premier ministre Lionel Zinsou, ancien économiste et banquier d'affaires soutenu par le chef de l'Etat sortant et par le Parti du renouveau démocratique, principale formation de l'opposition. À l'heure où nous mettions sous presse, la Commission électorale n'avait pas encore annoncé de résultat. Parmi les autres candidats à suivre figurent l'ex-Premier ministre Pascal Irénée Koupaki, l'ancien haut responsable du Fonds monétaire international Abdoulay Bio Tchané et Sébastien Ajavon, un autre homme d'affaires.