La deuxième Chambre est truffée de dysfonctionnements et ses élections ont été entachées de l'utilisation à grande échelle d'argent sale. Ce sont les propos d'un ministre du gouvernement au pouvoir, à savoir Nabil Benabdallah. Que reste-t-il donc aux médias comme analyse, décryptage et éventuellement critique? Mais au fond, Benabdallah n'a fait qu'exprimé tout haut ce que beaucoup ressentent en silence et a mis le doigt sur la véritable problématique des élections au Maroc car si le processus électoral a gagné en maturité à coup de réformes, le process adopté demeure néanmoins une entrave à l'émergence de véritables institutions démocratiques. D'ailleurs, tout le monde s'accorde à dire que la volonté populaire exprimée au suffrage universel a été biaisée, voire chamboulée par les grands électeurs lors de l'élection des présidentielles des communes, des régions et de la Chambre des conseillers. Résultat des courses, plusieurs responsables sortants sanctionnés par les électeurs ont été ramenés à leurs fauteuils de président par des conseillers peu soucieux de la volonté politique. Cela ne se passera pas sans déclencher une certaine amertume et une forte déception à même de mettre en doute l'ensemble du processus. La dernière sortie médiatique de Benabdallah sèmera encore plus la brouille sur la nécessité de «la voix populaire» si infinie que «les grands électeurs» se la joueront à leur guise ! Heureusement que lors des élections législatives, dans une année, seul le suffrage universel traduira la décision des Marocains.