Les résultats des élections professionnelles sont différemment commentés. Selon que l'on soit vainqueur ou vaincu, les logiques ne sont pas les mêmes et les arguments sont disparates. L'on peut d'ores et déjà lire dans la presse des analyses diamétralement opposées concernant un même résultat. Ainsi, le score du PJD, la formation qui conduit la coalition gouvernementale, est tantôt qualifié de déconfiture, tantôt de montée substantielle! À chacun ses lunettes, mais la réalité des chiffres est têtue. L'on peut donc constater que trois des quatre partis de la majorité au pouvoir ont réalisé une ascension, comparativement aux scores réalisés en 2009: le PJD avec 142%, le PPS avec 83% et le MP avec 26%. Une réalisation qualifiée d'honorable par certains observateurs, compte tenu d'abord de l'usure du pouvoir exposé à la sanction publique, et de la nature même des électeurs des chambres professionnelles. Cependant, il y a lieu de souligner le maintien du leadership du PAM, en dépit du changement radical de l'environnement politique, qui avait conduit à la victoire du parti au tracteur en 2009. Six années après, le PAM arrive en effet à conserver son avance. Quant à la dégringolade de l'USFP, qui perd d'un coup 31% de ses sièges, ce n'est qu'un prélude à l'éclatement du parti de la rose. Enfin, et comme nous le signalions dans l'édito d'hier, il n'est pas fair-play de crier sur tous les toits d'éventuelles falsifications ou de critiquer l'usage de l'argent quand les résultats n'arrangent pas certaines couleurs politiques. Il faut recourir aux voies de droit que la Constitution a bel et bien prévues.