Les autorités annoncent une série de mesures qui devraient permettre d'augmenter considérablement l'offre en eau potable distribuée par la Camerounaise des eaux (CDE), la filiale locale de l'ONEE. La ville de Douala sera approvisionnée de 150.000 m3 supplémentaires d'eau potable par jour dès septembre 2014. C'est du moins ce qu'a révélé le samedi 6 juillet dernier, Jérôme Obi Etah, président du Conseil d'administration (PCA) de la Cameroon Water utilities (CAMWATER). Celle-ci est l'entreprise publique créée par l'Etat camerounais dans le cadre de l'affermage qui a vu la concession du service de la production du transport et de la distribution de l'eau potable. Un service concédé, comme on le sait, à la Camerounaise des eaux (CDE), filiale de l'Office national de l'eau et de l'électricité (ONEE) du Maroc. La déclaration du PCA de CAMWATER a été faite au terme d'une visite qu'il a effectuée sur le chantier de construction de la station de captage de Yato sur le fleuve Moungo, près de Douala. Un chantier entré dans sa deuxième phase après la première qui avait déjà permis d'augmenter l'offre en au potable de la capitale économique du Cameroun de 50.000 m3 en 2010. À en croire Jérôme Obi Etah, cette deuxième phase des travaux, lorsqu'elle sera terminée, apportera 100.000 m3 d'eau de plus à la ville. Cette perspective annonce, bien évidemment, un peu plus de travail pour la CDE, d'autant plus que cette augmentation de la quantité d'eau potable à distribuer concerne également la capitale Yaoundé et la ville de Buéa. Le 3 juillet dernier justement, le ministre de l'Energie et de l'eau, Basile Atangana Kouna, affirmait dans une interview au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune que l'Agence française de développement (AFD) avait approuvé le 19 juin 2013 un crédit à l'Etat du Cameroun pour achever la réhabilitation de la station de captage de la Mefou, près de Yaoundé. «D'ici la fin de l'année 2013, les 50.000 m3 par jour attendus seront injectés dans le réseau», disait-il. Le ministre a également évoqué le projet baptisé «Grand Sanaga» (du nom du plus important fleuve du pays) qui consiste, sur un plus long terme, à produire 300.000 à 400.000 m3 d'eau par jour pour alimenter la ville de Yaoundé. Pour ce qui est de Buéa, l'on avait appris en avril 2013 de la CAMWATER qu'une nouvelle station de pompage était en construction pour fournir un volume supplémentaire de 8.400 m3 d'eau par jour à cette ville située au pied du Mont Cameroun. À l'heure qu'il est, la CDE n'a encore fait aucun commentaire relatif aux déclarations du PCA de CAMWATER et du ministre de l'Energie et de l'eau. En attendant, l'on se souvient qu'en février 2013, lors d'une rencontre avec la presse à Douala, son directeur général, le Marocain Brahim Ramdane, avait affirmé que la capacité de production de la capitale économique du pays était de 125.000 m3 d'eau par jour. Ce qui, ajoutait-il, était très en deçà de la demande des 90.000 abonnés de cette cité qui compte environ 2,5 millions d'habitants. Cette infériorité de l'offre par rapport à la demande n'est cependant pas l'apanage de Douala. L'interview du ministre indique ainsi que la CDE ne compte que quelque 400.000 abonnés au total dans un pays dont la population aujourd'hui dépasse les 20 millions d'habitants. Aussi, constate Basile Atangana Kouna, «il y a une inadéquation entre l'offre et la demande. Sur plus de 300 villes que compte le Cameroun, seules un peu plus de 100 sont desservies par la CDE. Il faut dire que cette entreprise ne peut distribuer que la quantité d'eau disponible». Détentrice d'un contrat de 10 ans à compter de 2008, la CDE a distribué, d'après ses propres statistiques, 26.860.249 m3 en 2008 dans la ville de Douala. Une performance qui est passée à 43.651.538 m3 en 2012. Ce qui représente une progression de 62,5% en l'espace de quatre ans. Nul doute que si les promesses sont tenues, elle en fera encore beaucoup plus dès l'année prochaine. Thierry Ekouti Dir.pub-Le Quotidien de l'Economie (Cameroun) Prise de conscience Le rapport 2013 de la Conférence des Nations-Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) sur le développement économique de l'Afrique indique que le commerce intra-africain a généré 103,1 milliards de dollars en 2011 contre 45,9 milliards en 1995. Soit une augmentation de 124,4% en 16 ans. Même si l'Afrique se taille moins de 4% du commerce mondial, l'on peut déduire que cette forte augmentation est la manifestation d'une prise de conscience progressive de la part des dirigeants africains sur la nécessité de développer les échanges entre les pays du continent. Des exemples en Afrique centrale viennent étayer cette thèse. La semaine dernière, des responsables tchadiens et camerounais se sont retrouvés à Yaoundé pour arrêter le calendrier de la construction d'un deuxième pont sur le Logone, fleuve qui sépare le Cameroun et le Tchad. Le projet qui devrait coûter 37 millions de dollars devrait venir décupler les échanges commerciaux entre les deux pays, tributaires de l'unique pont actuel. Il y a quelques semaines aussi, la Guinée Equatoriale et le Cameroun signaient un accord pour construire un pont sur le fleuve Ntem qui les sépare. Dans le même temps, la route entre Sangmelima (Cameroun) et Ouesso (Congo) est en chantier tandis que d'autres projets routiers ambitionnent de relier le pays au Nigeria. Tous des pays qui, dans le rapport 2013 de la CNUCED, figurent parmi les principaux partenaires commerciaux du Cameroun, tant du point de vue des importations que de celui des exportations.Un rapport qui explique le faible niveau des échanges intra-africains par le fait que le potentiel agricole du continent reste inexploité. La semaine écoulée a vu l'adhésion du Cameroun au Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (Pddaa), un programme adoption en 2003 par les chefs d'Etats et de gouvernements africains lors du sommet de Maputo à travers le Nepad.