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Hindi zahra : La «Gnaouia» du blues
Publié dans Les ECO le 25 - 05 - 2015

Ce vendredi 16 mai restera dans les annales de la scène Moulay Hassan d'Essaouira comme la soirée qui a marqué les esprits de la 18e édition du Festival Gnaoua et Musique du Monde. D'ailleurs l'appellation du festival a pris tout son sens avec le concert de Hindi Zahra, venue partager un bout de son âme avec Mogador en présentant son dernier opus : «Homeland». Rencontre avec la diva du blues marocain, un nomade de la musique.
Elle entre dans la pièce et l'illumine de par son charisme et sa bonté. Le hall de Dar Loussia est bondé de journalistes, mais cela ne lui fait pas peur. Telle l'ombre de Frida Kahlo version marocaine et rock'n'roll, elle se déplace de salle en salle et insiste pour donner son temps à tout le monde même si elle doit quitter Essaouira dans quelques heures pour Cannes. Elle est comme ça, Hindi Zahra: professionnelle et intègre. Cela plonge déjà tout le monde dans une ambiance de zénitude et les heures passées à l'attendre ne comptent plus. Lorsqu'on se retrouve enfin en face d'elle, elle nous traite comme l'ami de toujours, fait tomber les barrières, se découvre et livre tout.
À la recherche d'une maison intérieure
C'est sa première fois à Essaouira et pourtant, on la sent comme un poisson dans l'eau. On a même l'impression de l'avoir vue sur cette scène des milliers de fois tellement elle semble lui être familière. Moulay Hassan lui va bien, le public souiri fait ressurgir en elle une force encore jamais vue, la magie d'Essaouira a opéré en elle. Ce vendredi 15 mai, telle une belle étoile dans la nuit, Hindi Zahra a brillé de milles feux avec un album-carte postale qui a fait voyager tout le beau public de Mogador dans des destinations de l'imaginaire. Des destinations du monde qu'elles résument en «Homeland», un album plein de poésie et de douces frénésies. «C'est un mot qui est venu et revenu. Il s'est imposé à moi à la fin du disque. «Homeland» c'est la maison et la terre. Je suis fille de militaire, je n'ai jamais vécu dans un seul coin. Je n'ai pas d'attache pour une ville particulière. Elle se trouve où la maison d'un nomade? C'est une maison à l'intérieur de soi. C'est cela «Homeland». L'album c'est aussi le Maroc puisqu'il propose le voyage. Notre pays est tellement diversifié : montagnes, paysages, Atlantique, Méditerranée, le désert, la neige... comment représenter le Maroc si ce n'est être comme lui? Ouvert sur les autres cultures tout simplement. J'ai voulu proposer le voyage et la diversité dans un même endroit : mon album», explique la musicienne qui achève sa tournée à Mogador. «On a fait une tournée au Maroc dernièrement. J'ai fait des villes où je n'avais jamais joué. Et aujourd'hui, je termine cette tournée par Essaouira. C'est le Maroc qui arrive ici, ce sont des amateurs de musique qui arrivent à Essaouira, des amateurs d'échange, de voyages, les hippies du Maroc
en quelque sorte ! C'est un «grand final» pour nous, c'est un grand cadeau. C'est le seul festival où je viens assister aux concerts, j'étais là l'année dernière pour voir Baqbou. C'était très important de venir, l'année dernière déjà, j'avais envie de venir même si je n'avais pas mon équipe encore, je n'avais pas tous les morceaux. Je tenais à être là. Grâce à Karim Zyad et Hicham Kabbaj, je suis là».
...et des rythmes d'un au-delà !
Une chose est sûre. Elle puise son album d'un imaginaire à mi-chemin entre la transe d'un voyage marquant et la passion amoureuse. 5 ans après «Handmade», l'album qui l'a fait connaître, Hindi Zahra a tout bon avec «Homeland». Il est une parfaite continuité et elle le présente à la 18e édition du Festival Gnaoua et hypnotise la scène de Moulay Hassan, coincé dans un entre-deux, un monde presque parallèle, un rêve éveillé de Hindi Zahra. L'empreinte de la chanteuse est toujours là et on sent une maturité, un sens de contrôle et beaucoup d'amour puisque la chanteuse a rencontré l'homme de sa vie entre-temps. «Je suis quelqu'un qui prend le temps. Si l'on voit bien les traditions de la musique, chez tous les peuples, on doit donner le temps à la musique. On ne doit pas être au service de la demande d'un marché mais au service de la musique. C'est la musique qui m'a tout donné. Si je ne lui donne pas le temps, qui est le minimum syndical, elle ne me donnera jamais rien», confie l'artiste au style particulier et aux textes poétiques tantôt en arabe, en berbère, en anglais et en français.
Entre «The blues», «Any Story», «Un jour», «La luna» ou encore «The forces», les rythmes nous embarquent en Amérique Latine ou en Iran en passant par le Maroc bien entendu. Et c'est grâce au percussionniste de Sting, le grand Rhani Krija, que les morceaux ont été sublimés. «Rhani Krija, c'était vraiment la personne à appeler, vu mon obsession pour les percussions. Ma mère jouait «na9ouss», mes tantes jouaient les percussions. J'ai cette obsession. Et quand on fait des recherches sur la musique, et gnaoua est une très belle représentation de cela, comment commence la musique dans la racine de la musique : les rythmes et les chants ! C'est le gnaoui, c'est la musique de chamane, les guérisseurs. D'ailleurs en Sibérie, ils portent les percussions sur eux. Tu vas en Amérique, pareil. La percussion est un élément spirituel. C'est une vibration. Les shamanes appellent les esprits avec les percussions. Gnaoua utilisent les rythmes du cœur, le battement du cœur. Pour moi, le rythme c'est la base. Quand j'ai travaillé avec Rhany Krija, je n'ai pas attendu que les guitares arrivent», explique la chanteuse qui se lance dans un air guitare-performance vocale qui nous laisse pantois.
«Par exemple dans «The blues», une rythmique iranienne qu'il enregistre, que j'écoute et qui m'inspire tout de suite la ligne instrumentale. C'est comme cela que j'ai fait cet album». Et elle a bien fait...le résultat est bluffant. Les critiques sont bonnes, même les Inrocks sont amoureux. La chanteuse marocaine qui fait parler d'elle dans le monde confirme son talent et prouve à qui veut l'entendre qu'elle n'est pas qu'un effet de mode. Musicienne, auteure-compositeur mais pas seulement. Elle est actrice. Fatih Akin lui a donné sa chance dans «The Cut» avec Taha Rahim, après «The Narrow Frame of Midnight» de Tala Hadid. En attandant, ce soir-là à Essaouira, il ne s'agit pas d'une mauvaise comédie ou d'une performance d'actrice. Hindi Zahra a tout donné, jusqu'à même laisser un bout d'elle-même à Essaouira. Le public se souviendra longtemps de sa prestation, de ce bout de femme qui chante «Any Story» alors que son histoire à elle, est loin d'être quelconque...


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