Zahra Hindi Chanteuse Elle est authentique et vraie, elle est discrète, parfois trop même. Elle voulait se faire toute petite à Essaouira, durant le festival Gnaoua, les ECO l'ont quand même repérée lors du concert d'Ibrahim Mâalouf et de Marcus Miller. En pleine préparation de son prochain album, cette nomade rêveuse vient chercher l'inspiration et puiser dans la magie des alizés en attendant la route, les concerts pour lesquels elle vit. Révélations. Les ECO : Vous êtes en marge du festival. Que faites-vous à Essaouira ? Hindi Zahra : Je suis venue pour faire un repérage pour un clip et puis j'ai jumelé ça avec le festival. Je suis venue travailler et en même temps assister au festival Gnaoua. On a juste regardé si on pouvait le faire là et qu'est ce que la ville nous inspirait. L'année dernière je voulais venir déjà, mais je devais travailler, j'avais des obligations. La programmation est super, il n'y pas plus ces fusions un peu complexes que je ne comprenais pas avant. Aujourd'hui, ce que propose le festival est fantastique. Je suis également venue il y a 6 ans mais je m'étais limitée au programme off du festival, à la médina, et pas les grandes scènes. Après le succès fulgurant de «Handmade», est ce que le prochain album est une continuité ou allez vous proposer autre chose ? Pour l'instant, ce qui est étrange et je pense que cela arrive à de nombreux artistes sur différents projets, je ne sais pas à quoi mon album va ressembler ! (Rires). Je n'ai pas fait de plan. Je savais juste qu'il fallait que je sois au Maroc pour l'écrire. Il est en train se former. Je pensais qu'en étant au Maroc, ce serait un album plus marocain, mais ce n'est pas le cas. Mes influences sont toujours ailleurs. Je suis toujours influencée par les musiques du monde et les mélanges. Il y a de la musique cubaine, des choses loin de moi, mais dont je me suis rapprochée pour cet album. Comment s'est passé le processus de création ? Souvent l'expression doit servir à extérioriser la douleur, le bonheur, peu importent les sentiments. Pour moi, la musique doit être thérapeutique avant tout. Pour le processus d'écriture, je me suis retrouvée pendant 2 ans toute seule, à écrire et à composer avec la guitare. Enregistrer mes maquettes seule et ensuite inviter mes musiciens, guitaristes pour la rythmique. Pour moi, c'était important de tout d'abord me retrouver seule après cette tournée intense et tout ce qui m'est arrivé d'extraordinaire et de difficile. Parce que cela reste difficile, surtout lorsqu'il s'agit de la première, on apprend de nos erreurs. Il fallait que je redescende de tout cela et que je commence une nouvelle page. Il faut se débarrasser de certaines choses pour commencer autre chose, comme par un processus de nettoyage, faire le ménage ... J'ai mis trois ans à faire une tournée après le premier album, de 2010 à 2013. Personnellement j'ai toujours pensé que faire un album, c'était pour faire une tournée. Pour moi, c'est important de jouer devant les gens, dans différents pays, c'est important de faire voyager sa musique et de la faire découvrir. C'est une chance, surtout. Les thèmes de l'amour et la famille sont omniprésents dans le premier album. Qu'en est-il de celui-ci ? Il y a toujours l'amour mais dans cet album il y a une forte présence de l'humain, de la force de l'humanité. J'espère que cela va se ressentir dans les chansons et les textes. Une date de sortie est déjà prévue ? On pense à 2015...soit janvier ou février, en France. Par contre, je ne peux pas lâcher maintenant le nom de l'album, mais il ressemble étrangement au premier ! (Rires). 2015 sera aussi une année de cinéma pour vous... Oui ! J'ai participé au dernier film de Fatih «The Cut», avec une chanson que j'ai composée pour le disque, mais que Fatih a voulu pour son film. Ce qui est beau, c'est qu'il s'en sert vraiment dans son film, dans un moment un peu fatidiqueet cela m'a beaucoup touchée ! C'est un journaliste qui lui a donné mon disque, il a beaucoup aimé la chanson «Imik simik» et je lui ai rappelé son personnage. Dans la même période, j'ai eu un appel d'une autre réalisatrice. C'est un beau rêve... Vous pensez déjà à la tournée ? Des dates marocaines en vue ? C'est une priorité ! Je ne suis pas à l'aise à la télévision ou dans le processus de promotion, puisque je pense profondément que la promotion la plus concrète et la plus réaliste, ce sont les concerts. Je suis excitée par le fait de monter une équipe pour le live, choisir des personnages qui vont travailler avec mo. Certains sont là depuis le début. Et partir sur la route... c'est ce qui compte. Et je ne sais pas s'il faut le dire, mais je serai à Essaouira l'année prochaine déjà, pour le festival Gnaoua !