Trois ans après la sécession du Sud du pays - et avec, les trois quarts des ressources pétrolières - le pays se relève progressivement de la récession. Avec -4,4% en 2012, la croissance du pays est passée à 0,9% en 2013, et devrait être de 2,6% en 2014. L'agriculture, le pétrole et l'or devraient porter cette dynamique. Amputé du Sud et, de ce fait, d'une bonne partie de ses richesses, située dans le sous-sol de celui-ci – soit les trois quarts des gisements pétroliers – cette économie sahélienne remonte progressivement la pente. Le Soudan est bien parti pour se relever très vite de la récession provoquée par cette la sécession du nouvel Etat voisin, le Soudan du Sud. Avec -4,4%% en 2012, la croissance du pays est passée à 0,9% en 2013, et devrait être à 2,6% en 2014. L'économie vit de ce qu'il lui reste de sa production pétrolière. «L'inauguration des champs pétrolifères de Hadida et Alnigma ont permis d'augmenter la production à 136.000 b/j en 2013. La cible de 180.000 b/j contribuera à renforcer la croissance en 2014», rapporte les experts de Coface, qui pensent que le pays pourrait très vite retrouver sa dynamique d'antan. «Cet objectif sera toutefois difficile à atteindre en raison de problèmes sécuritaires dans la zone (Darfour)», nuancent-ils. Pour l'année en cours, l'agriculture, représentant 42% du PIB, sera l'un des principaux appuis à la dynamique de croissance du pays. L'industrie aurifère devrait également faire l'affaire et contribuer à porter cette dynamique. Le pays compte en effet s'appuyer sur une demande extérieure pour les ressources aurifères suffisamment importante pour permettre au pays de soutenir sa production. «De nombreux contrats de prospection pétrolière ont été signés avec des sociétés étrangères (France, Australie, Chine, Nigeria, Brésil, Canada)», souligne-t-on auprès de Coface. Investissements et échanges Les investissements étrangers devraient d'ailleurs, pour une bonne partie, être concentrés dans l'exploration des sous-sols. L'environnement des affaires n'incite pas à prendre davantage de risques, là où les échanges extérieurs -constitués majoritairement des exportations du brut- tentent tant bien que mal de se relever de la sécession du Sud. «En 2014, si l'accord pétrolier avec le Soudan du Sud perdure, le Soudan bénéficiera de la reprise des exportations de pétrole. En outre, le pays devrait parvenir à réduire son déficit commercial grâce à l'augmentation de ses exportations d'or», projettent les économistes de Coface. Dans le sens inverse, les importations de services et les rapatriements de profits des sociétés étrangères devraient continuer à peser sur le solde courant. «Dans ce contexte, le déficit courant restera élevé et les IDE ne suffiront pas à le couvrir, dissuadés par les tensions politiques», explique la même source. Le recours à la dette devrait, par conséquent, être la seule alternative du pays.