La Commission à l'agriculture du Parlement européen (PE), vient d'annoncer son «rejet» de l'accord relatif à la libéralisation du commerce des produits agricoles. Tout est parti d'une étude présentée lundi par une formation politique italienne membre des eurosceptiques, le MEP, qui plaide pour «un abandon des négociations» liées à ce partenariat, brandissant comme principaux arguments les conséquences négatives qu'il générerait sur le secteur agricole des pays d'Europe de l'Ouest. Soumis au vote, la majorité des membres de cette commission -24 plus précisément- ont exprimé des positions favorables au rejet de cet accord agricole. Pour le détail, le rapport du parti italien MEP fait appel à une renégociation de l'accord, en prenant en compte plusieurs clauses portant sur «l'adaptation des prix d'entrée des produits marocains sur le marché communautaire», ainsi que d'autres aspects liés «au phytosanitaire, au sanitaire et aux impacts environnementaux». À l'annonce de la résolution de la Commission à l'agriculture du Parlement européen, les associations de producteurs ont eu du mal à cacher leur enthousiasme. Pour les agriculteurs espagnols, en l'occurrence, c'est une petite victoire, même si rien n'est encore décidé. Le jugement rendu par la commission en question n'a pas une valeur de décision, mais pourrait influencer le vote des eurodéputés. De plus, la commission a refusé les amendements en faveur de l'accord, présentés par les groupes socialiste et libéral. Et après... À présent, les conclusions de ce document élaboré par le MEP recommandant le rejet dudit accord dans sa version actuelle, seront intégrées dans le rapport final que devrait élaborer la Commission du commerce international (Com-Inta) du PE. Les conclusions finales du texte de la Com-Inta seront soumises à débat au sein du Parlement européen. C'est sur cette base que le PE rendra sa décision, celle du rejet ou de l'approbation. Il est prévu que le rapport du Com-Inta soit présenté fin août et adopté en septembre. De la sorte, le PE devrait rendre sa décision en octobre durant une session plénière. Côté espagnol, les professionnels de l'agriculture jubilent, mais restent tout de même prudents. Ils savent que le lobby en faveur de la signature ne restera pas les bras croisés. D'ailleurs, dans des déclarations à la presse, ils ont avoué qu'il était encore trop tôt pour crier victoire. FEPEX, COAG et ASAJA, principales organisations agraires espagnoles reconnaissent la forte pression des pro-accord. Mais il faut admettre que la forte mobilisation des Espagnols a fini par payer, d'où l'urgence de contre-attaquer à travers la commission Com-Inta. Cette mission risque d'être périlleuse, vu que ladite commission est présidée par le tumultueux euro-député français José Bové, très acquis à la cause des Espagnols et qui n'a jamais caché son refus de ce traité.