Si une fois n'est pas coutume, Anouar Moatassim et Yanis Ayouch en remettent une couche, une couche d'antan. Après avoir adapté les 1001 nuits pour Medi 1 TV l'année dernière, série reconduite pour une deuxième saison cette année, les réalisateurs-producteurs s'attaquent à l'histoire avec une série de personnages sous le thème : notre histoire, notre fierté. Coulisses Faire de jolies choses dans leur pays, telle est l'ambition d'Anouar Moatassim et Yanis Ayouch qui ne cessent de travailler et de proposer de nouveaux concepts. Ces deux bourreaux de travail se sont attelés à la lourde tâche de faire un panorama de l'histoire à travers 8 personnages qui l'ont marquée, juste après avoir signé une deuxième saison de la série les 1001 nuits, prévue pour le Ramadan 2015. C'est dire qu'ils n'ont pas froid aux yeux et ils ont raison. Huit personnages de l'histoire dont Tarik Ibn Ziyad, Mansour Eddahbi ou encore Moulay Abdeslam Ben Mchich Alami pour ne citer qu'eux. 4 épisodes de 45 minutes chacun produits par Moatassim et Ayouch mais réalisés par des cinéastes différents à chaque fois comme pour avoir un œil sur l'histoire, différent... Mourad Zaoui est Tarik Ibn Ziyad Premier volet de la saga, Tarik Ibn Ziyad est réalisé par Anouar Moatassim. Entre Meknès et Fès, l'acteur vient de boucler plus d'un mois de tournage intensif. Entre montée à cheval et combat, celui-ci a préparé un rôle qui lui va à ravir. «Le rôle est venu autour d'un dîner. C'était comme une évidence», se souvient l'acteur qui incarne un des rôles qui a marqué l'histoire. Le réalisateur, Anouar Moatassim qui avait déjà repéré l'acteur en le faisant jouer dans la saison 1 de sa série les 1001 nuits ne voulait pas s'arrêter là.«Mourad a beaucoup de talent, je voulais vraiment retravailler avec lui. Quand j'ai su que je réadaptais Tarik Ibn Ziyad, j'ai tout de suite penser à lui pour le rôle», continue le réalisateur. En effet, l'acteur qui campe le stratège militaire de l'armée omeyyade, vraisemblablement d'origine berbère, est l'un des principaux acteurs de la conquête islamique de la péninsule ibérique. Il est principalement connu pour avoir mené, depuis les rives du nord de l'actuel Maroc et sur les ordres de son supérieur, le général Moussa Ibn Noçaïr, les troupes musulmanes à la conquête de l'Espagne. Depuis cette victoire, le détroit de Gibraltar porte son nom : le mot «Gibraltar» vient de l'arabe «djebel Tariq». Un rôle qui pèse sur les épaules. «Il y a plusieurs directions possibles quand il s'agit d'interpréter un rôle comme celui-là, mais j'aime comprendre tout d'abord la vision du réalisateur et la respecter autant que possible», explique l'acteur qui a découvert que Tarik Ibn Ziyad était berbère et non arabe et qu'il y avait plusieurs légendes autour du personnage qui n'étaient pas vraies. «J'ai fait des recherches et je me suis inspiré de tout ce que j'ai accumulé». Et avec tout ce qu'il a accumulé Mourad Zaoui imaginait le personnage un peu fou et libre, survolté, presque imprévisible, mais la vision du réalisateur est autre. «J'ai dû le jouer calme, réfléchi et posé. Je ne l'imaginais pas comme cela», avoue l'acteur qui enchaîne un autre tournage le lendemain de la fin du premier. Sans barbe ni cheveux longs, cette fois ci. En route vers l'histoire Une fois le tournage de Tarik Ibn Ziyad terminé, la production peut se concentrer sur les autres personnages. Anouar Moatassim a fait appel à d'autres réalisateurs afin de donner leur propre vision de l'histoire à l'écran. Entre Younès Raggab, Ayoub Layoussoufi ou encore Ayoub Lamrani pour ne citer qu'eux, les nouveaux visages et les surprises de casting ne manqueront pas. Qu'ils soient acteurs de formation ou simples débutants, tout le monde a sa chance sur ce plateau du moment qu'il correspond au personnage. Un tout afin d'interpréter des figures emblématiques de l'époque pour faire revivre le passé, trop méconnu de la jeunesse et absent des livres d'histoire. «À chaque fois, dans mes approches, j'essaie de faire sortir le patrimoine culturel que j'admire et que l'on devrait plus mettre en avant», explique le réalisateur-producteur. «On ignore tout de notre histoire. On a titillé la curiosité du public et amené un intérêt particulier». Un travail qui a nécessité des recherches et une grande implication. «J'ai eu la chance d'avoir des personnages qui m'ont suivi et qui ont cru au projet très vite», explique le réalisateur qui a fait appel aux plus grands comme les historiens Zakaria Moubarak et Allal Ragoug. La série, scénarisée et romancée pour ne pas faire documentaire compte révéler de nombreux talents marocains encore méconnus du grand public. Pour ce faire, la production a mis les moyens nécessaires pour rester fidèle à ce qui a été conté. L'équipe de tournage a sillonné les villes du Maroc de Meknès à Fès en passant par Marrakech, El Jadida et Tanger. Cette aventure est tout d'abord un zoom sur la beauté du Maroc, de ses paysages, de ses régions, de ses différentes cultures et surtout de son patrimoine. C'est un hymne à la fierté qui se clôturera sur la plus grande des fiertés marocaines, la Marche verte. Véritable personnage de fiction, la Marche sera également célébrée et expliquée, en soulignant son 40e anniversaire cette année. «Mon histoire, ma fierté» sera diffusé dans le courant de l'année à raison de 4 épisodes par mois soit 32 épisodes en tout.