Quel est le point de départ de Chaala ? Le scénario m'est parvenu par Youssef Britel, scénariste qui l'a écrit et avec qui j'avais été amené à travailler autour d'autres projets de courts-métrages, étant également producteur. J'étais en fait, à la recherche d'un scénario et quand celui de Chaala m'a été présenté, j'ai eu envie de développer l'idée, que j'ai d'emblée trouvé drôle et intéressante. A travers, le personnage, campé par Mourad Zaoui, qui s'échine à chercher du feu toute la journée et qui, finalement, renonce à fumer : il y avait un évident message en filigrane et surtout un ton ironique auquel, j'ai été très réceptif. Comment s'est dessiné le choix du casting ? J'ai fait appel à des comédiens qui ont joué dans plusieurs courts-métrages, que j'avais produit auparavant, car j'aimais leur façon de travailler, leur énergie et ce qu'ils exprimaient à l'écran. Le rôle de Mourad Zaoui était au départ destiné à un autre comédien qui, à la dernière minute, à la veille du tournage de Chaala, était pris par le tournage d'une série. J'ai donc appelé Mourad qui avait déjà lu le scénario et qui m'a confié être particulièrement intéressé par ce rôle depuis le début, il attendait, que je lui en parle. Dès le lendemain matin, nous étions réunis, sur le plateau. Et je dois avouer que Mourad colle parfaitement à ce personnage, c'était finalement, une issue heureuse. Quant à Anas El Baz, depuis le début, il correspondait à son personnage. Il est parfait dans le rôle de celui qui mène la vie dure au personnage de Mourad Zaoui. Quelles ont été les difficultés de ce tournage ? Une panne de caméra qui a duré plus de deux heures, puis le choix du décor. Au départ, j'avais le souhait de tourner dans un appartement à Casablanca, situé au 5e ou 7e étage, et c'est dans un appartement du 3e étage que nous avons finalement tourné. Que retenez-vous de ce film ? Le fait d'avoir immédiatement réalisé en 35 mm et non pas en HD, ce qui contraint à ne faire que quelques prises, puisque vous êtes vraiment responsable de la mise en scène. Cela requiert une bonne organisation. Comment s'est déroulé votre passage de producteur à celui de réalisateur ? Mon premier métier est en fait, assistant réalisateur. Poste que j'ai occupé pour Les Anges de Satan de Ahmed Boulane, Kharboucha de Hamid Zoughi, La Source des femmes de Radu Mihaileaunu, Casanegra et Alkadia de Nour-Eddine Lakhmari, récemment, Journey to Mecca de Bruce Neibaur, actuellement à l'affiche au Morocco Mall. Auparavant, dans Un balcon sur la mer de Nicole Garcia avec Jean Dujardin et Claudia Cardinale, Les Jumeaux de Hakim Noury, Le temps des camarades de Chrif Tribak, Amours voilées d'Aziz Salmi et plusieurs documentaires de fiction avec la BBC (UK) et la ZDF (Allemagne). Puis, en 2008, j'ai décidé de créer ma propre maison de production et j'ai produit le court métrage Cicatrices en 2009 de Mehdi Salmi, film qui a gagné plusieurs prix lors de festivals nationaux et internationaux. En 2009, The Shepperd du réalisateur français Nicolas Pierre Morin, film d'action en coproduction avec la France. En 2010 le court métrage Casa Riders de Youssef Britel que je suis est en train d'adapter pour le grand écran, avec un casting international, premier film du genre au Maroc. Quel est votre cinéma ? Un cinéma à la fois touchant et intelligent. Les Marocains sont tout à fait, capables de faire des films inspirés d'histoires marocaines. Comme par exemple, le film Intouchables qui a poussé à se déplacer plus de 18 millions de spectateurs en France.