Avec son premier long-métrage « Andalousie, mon amour », Mohamed Nadif s'est reconverti en réalisateur. Comédien connu et reconnu dans plusieurs films marocains, il a choisi de diriger ses compères et d'intégrer le monde des hommes de l'ombre, pourtant, il ne s'est pas privé de prendre part à son premier long métrage. Entretien. Al Bayane : Vous vous êtes converti en réalisateur il y a près de deux mois, pouvez-vous nous en parler ? M. Nadif : Il y a plus de cinq années que j'ai décidé de passer derrière la caméra. En plus, mon expérience d'acteur dans les tournages et de metteur en scène dans le domaine de théâtre, et la réalisation de mes courts-métrages, m'ont permis de bien me préparer au tournage de «Andalousie, mon amour !». Cette expérience a démarré à Paris avec Omar Saghi, un jeune scénariste marocain. Celui-ci m'a fait lire le premier jet d'un scénario qui m'a beaucoup séduit et nous l'avons développé ensemble pendant presque deux années pour en faire un script original. Et depuis que le projet a bénéficié d'une avance sur recettes octroyée par le Centre cinématographique marocain, d'autres phases du travail ont commencé : le repérage au nord du Maroc, le casting, l'équipe technique, notamment les postes de chefs (Image : Kamal Derkaoui, Son : Faouzi Thabet…). Bref, j'étais hanté par les personnages, les décors et le défilement des scènes dans ma tête. - Vous qui êtes comédien, comment avez-vous vécu la situation derrière la caméra pour la première fois ? J'avais l'habitude de jouer dans mes pièces de théâtre. J'ai appris à gérer ce va-et-vient entre l'acteur et le directeur. Je me suis préparé aussi dans mon court-métrage «La jeune femme et l'instit» à être à la fois acteur et réalisateur. En plus, le cinéma est un travail collectif et le bon fonctionnement dépend de l'engagement et de professionnalisme des collaborateurs. Dans le tournage de «Andalousie, mon amour» j'étais très bien entouré. - L'immigration clandestine a été traitée au cinéma par d'autres réalisateurs, n'aviez-vous pas peur de redondance ? Pendant le développent du scénario, nous étions conscients, Omar SAGHI et moi, que le sujet est plusieurs fois traité dans le cinéma marocain et le cinéma du sud en général. C'est pour cela que nous avons choisi de le traiter avec humour, c'est-à-dire faire un travail à la fois grave et cocasse proche de la comédie à l'italienne. - Quels sont les projets développés pour l'avenir ? Pour l'instant je suis concentré sur « Andalousie, mon amour ! ». En revanche, j'ai déjà commencé le développement d'un scénario de long-métrage avec la comédienne Asmâa El Hadrami.