Et de trois pour Taghazout. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne? Tout porte à le croire. Jeudi, à 18h30, le ministre du Tourisme et de l'artisanat, Yasser Zenagui, lançait officiellement les travaux de terrassement de terrain à Taghazout. La station, qui s'étale sur 615 hectares, prend désormais un nouvel élan grâce à l'implication des investisseurs marocains qui ont pris la relève après le retrait de Colony capital et la redéfinition du concept du projet, dans le cadre du partenariat reliant la SMIT (Société marocaine d'ingénierie touristique) et le cabinet d'architecture et d'urbanisme WATG. «La résiliation de la convention d'investissement avec la société américaine et son retrait sont dus à la conjoncture économique, mais aussi au manque d'expertise de la société en termes de construction, puisqu'elle est un gestionnaire de fond financier», explique Zenagui. Ce dernier a, par ailleurs, laissé la porte ouverte à tout futur investissement de la part de la société américaine au Maroc. Toujours du côté de Zenagui, la garantie pour réussir le projet est l'implication de l'Etat par le biais de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), qui détient 35% du capital de la société d'aménagement et de la promotion de la station de Taghazout (SAPST), mais aussi des autres partenaires, notamment la Société marocaine d'ingénierie touristique (30%), le groupe Alliances développement (20%) et le consortium Sud partners (15%), filière du groupe AKWA. Les 10% restants seront destinés, quant à eux, aux investisseurs locaux. Côté budget, l'enveloppe mobilisée est de l'ordre de 6 milliards de DH et le développement de la station nécessitera 4 ans. Pour une meilleure exécution du projet, le directeur de la SAPST a été nommé à la tête de cette société, qui assurera à la fois le rôle d'aménageur du site et le développeur d'une partie du programme de l'Eco resort. «Le capital de la SAPST a été totalement libéré par les actionnaires», nous a affirmé le directeur, Mamoun Lahlimi. S'agissant de la question des ayants droits, on apprend que 113 millions de DH ont été accordés à la CDG pour les rembourser. En vue d'accompagner le projet, l'Etat assurera la réalisation d'une voie de contournement d'un montant d'environ 185 millions de DH, en plus des infrastructures hors site déjà mises en place (eau potable et électricité). L'occupation du sol ne dépassera pas 6 % de la capacité totale du foncier estimé à 615 ha. La station de Taghazout comprendra ainsi l'aménagement de 7 hôtels dont 6 situés en front de mer, allant de 4 à 5 *, un golf, une médina, un village de vacances et un autre pour les surfeurs. La capacité litière est de 5.800 lits touristiques et de 10.000 au total. La station comprendra également une réserve d'arganiers d'environ 300 ha. Le projet contribuera à la mise en valeur de ce patrimoine floristique. Selon Yasser Zenagui, le centre dédié à l'arganier permettra aux touristes de découvrir les différentes gammes de produits de cet arbre. Les recettes seront destinées à la population locale sous forme d'infrastructure et d'équipements. Par ailleurs, la station compte intégrer les villages environnants de Tamghart et Taghazout dans sa stratégie de développement. En termes de ressources humaines, la station contribuera à la création de 8.500 emplois directs et indirects. La conception du projet a été pensée par le cabinet international WATG. Quant au golf, il a été dessiné par l'architecte Kyle Philips. Ce parcours de 18 trous, dont la superficie est de 70 ha, sera entouré de villas de haut standing pour répondre aux exigences d'une clientèle diversifiée. Il sera également muni d'une station de recyclage d'eau pour arroser le gazon.