«Un bilan satisfaisant, mais à optimiser avec d'autres visites». Dans les quatre marchés d'Afrique subsaharienne sondés, l'idée résumerait les impressions de la centaine de participants à la 4e Caravane de l'Export. Au Ghana, Saad Benabdellah et son équipe ont en effet conduit une mixité de secteurs d'activités à l'assaut de ce marché. Là, le message est clair : renforcer les échanges en s'appuyant sur les activités des BTP, de la métallurgie, de la pharmacie et du bancaire. Pour ce dernier domaine, plus précisément, Maâzouz a profité de l'opportunité pour annoncer les ambitions de la BMCE d'étendre ses opérations au Ghana, à travers le réseau de couverture de la Bank of Africa. L'idée est de ne pas rester sur les acquis timides des échanges, mais d'ouvrir les horizons sur d'autres domaines, notamment l'industrie de la pêche et des phosphates et fertilisants. Le textile, invité surprise Au Bénin et au Togo, la participation inédite du secteur du textile-habillement et des télécoms, est un signe qui s'interprète tout seul. Pour le premier secteur, ces deux pays sont les plus grands producteurs de la matière première blanche sur le continent africain. Pour le Bénin, les infrastructures routières, le transport et les secteurs agricoles et agro-alimentaires sont des domaines porteurs pour les échanges entre les deux pays. Autre acquis pour cette étape, Maroc Export a concrétisé avec son homologue béninoise un accord de coopération portant sur des actions de promotion mutuelles des investissements des secteurs privés dans les deux sens, ainsi que la multiplication des missions économiques et commerciales. A Lomé, la capitale togolaise, les terrains de développement des échanges ont aussi concerné, au-delà de celui du textile, les domaines des produits miniers (ciment, phosphate), du coton, du cacao, des produits de la mer et de la farine de blé. Sur ce territoire, le royaume devra faire avec la concurrence internationale. Parmi les principaux fournisseurs de ce marché figurent la Chine, bien sûr, le géant nigérien et les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, à hauteur de 4,7% chacun. Pour le business marocain, «il devra notamment se focaliser sur les infrastructures routières, le transport, les secteurs agricoles, agroalimentaires et de la pêche», explique Saad Benabadellah. Le mythe angolais La dernière étape de cette caravane, l'Angola, était la moins évidente en opportunités de marché. Outre le blocage culturel imposé par la langue des affaires qui est le portugais – et auquel Abdellatif Maâzouz a insisté auprès des investisseurs marocains de ne pas en faire un obstacle insurmontable – le pays est l'une des économies où la vie est la plus chère au monde, où les frontières sont loin d'être une passoire même pour les businessmen. À cela s'ajoute le défi de la logistique et du fret, puisqu'aucune desserte aérienne ou maritime n'y est assurée à ce jour en provenance directement du Maroc. Cela, même si la Royal Air Maroc a annoncé ses ambitions de solutionner ce problème, avec le lancement d'une première ligne Casablanca-Luanda dans les prochains mois. Mais au-delà de ces contraintes, le marché angolais est fort de près de 19 millions de consommateurs, et constitue une entrée dans l'espace SADC (Communauté pour le développement de l'Afrique australe) et de la CEAAC (Communauté économique des Etats d'Afrique centrale).