La Caravane de l'Export en Afrique emmènera une délégation marocaine du 19 au 25 juin au Ghana, Bénin, Togo et Angola, avec comme objectif le renforcement des échanges commerciaux avec ces pays. En amont de cet événement, Le Soir-éhos vous propose des entretiens avec les représentants au Maroc de Cotonou, Lomé, Accra et Luanda, pour mieux saisir les enjeux économiques de la Caravane. Aujourd'hui, entretien avec Ahmed Ringa, consul général honoraire du Togo au Maroc. Du 21 au 23 juin, la Caravane de Maroc Export fera étape à Lomé. Comment avez -vous collaboré à l'organisation de la visite de la délégation marocaine au Togo ? M. Abdellatif Maazouz, le ministre du Commerce extérieur, et M. Saad Benabdallah, Directeur général de Maroc Export, ont déployé de grands efforts pour amener une brochette d'industriels et hommes d'affaires ayant la volonté d'établir des relations économiques sur le long terme. Pour Maroc Export et le ministre du Commerce extérieur, le consulat a joué le rôle d'un catalyseur. En effet, je tiens à ce que la délégation marocaine ait un séjour représentatif de notre pays. Le Premier ministre devrait notamment accueillir la délégation. Moi-même, j'accompagne la délégation pendant 4-5 jours pour faciliter les contacts. L'objectif pour moi est de constituer un maillage entre Marocains et Togolais dans le but d'établir des relations sérieuses sur le moyen et long terme. Quel impact de la Caravane de l'Export en Afrique espérez-vous pour le Togo ? Je souhaite que cette caravane permette aux Togolais de bénéficier de l'expérience marocaine. Dans les domaines notamment de l'agroalimentaire, de l'énergétique, du bâtiment ou encore de l'assainissement de l'eau, le Maroc a une solide expérience qui intéresse le Togo. Vous êtes en poste en tant que consul général honoraire du Togo au Maroc depuis juillet 2010. Quel regard portez-vous sur l'évolution des relations entre le Togo et le Maroc ? Depuis 2009, les échanges entre le Maroc et le Togo ont progressé de presque 50%, c'est encore faible mais il y a un potentiel. La relation entre le roi Mohamed VI et le président Faure Gnassingbé est forte. Lors du passage de notre président au World Economic Forum en octobre à Marrakech, il a lancé des instructions, exprimant son souhait de voir se rapprocher les partenaires et gens d'affaires de nos deux pays. Aujourd'hui, il n'existe encore aucun accord. Actuellement, les matières premières vont surtout en Europe mais le Sud-Sud a de l'avenir. La stabilité politique influe sur le climat des affaires. Quelle est la situation politique au Togo ? Le Togo a traversé une crise énorme. Depuis 4-5 ans, le pays se relève et sa crédibilité se renforce. Dernièrement, le Togo a notamment accueilli la réunion de l'UEMOA (Sommet extraordinaire de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine le 30 Mai dernier). M. Ouattara, le président de la Côté d'Ivoire après des mois de querelles, était présent. M. Ouattara est très ami avec le Nigéria voisin, qui représente un marché de 100 millions de consommateurs. Pour la région, c'est très intéressant et le Maroc doit saisir ces opportunités de marchés. Qu'en est-il du climat des affaires ? Au Togo comme au Maroc, pour juger du climat des affaires, il est important de regarder le climat social. Depuis quelques mois, la liberté de presse s'est améliorée au Togo. On évolue vers plus de stabilité politique actuellement, et les bailleurs de fonds se précipitent. 5,7 Millions de personnes vont devenir des consommateurs à courte ou moyenne échéance. Les compagnies pétrolières et minières commencent à s'intéresser à notre pays.