Le 16 juillet 1950, le Maracaña est en pleurs. Le Brésil vient de s'incliner lors du match décisif contre l'Uruguay et voit son rêve de sacre mondial sur ses terres s'évaporer. Le peuple Carioca est en émoi, mais fait de cette désillusion le socle de ses victoires futures. 8 ans plus tard, les Pelé, Garrincha et autre Vava sèchent les larmes des aînés en soulevant la Coupe Jules Rimet en Suède. Cette génération talentueuse portera les vert et or au firmament et finira par installer définitivement le Brésil au sommet de la planète football. Aujourd'hui, 64 ans après le drame du Maracaña, le ballon rond retrouve son fief. Le Brésil de Lula puis de Dilma Roussef n'a pas lésiné sur les moyens pour offrir au monde un spectacle d'anthologie. Peut être même un peu trop, au goût d'une rue brésilienne en ébullition. Ceux qui battent le pavé comptent profiter des projecteurs de la Coupe du monde pour mettre en lumière les disparités sociales béantes de leur pays. Est-ce à dire que la ferveur footballistique des Cariocas est entamée ? Pas si sûr. Il suffit de s'enquérir du niveau de vente de la billetterie pour comprendre que les Brésiliens seront bien au rendez-vous. Doublement même ! Dans la rue d'abord, n'en déplaise à Michel Platini, pour faire état de leurs revendications légitimes. Mais aussi et surtout dans les stades où, à n'en pas douter, ils pousseront derrière leur équipe pour que le 13 juillet prochain, le nouveau Maracaña referme définitivement la plaie de l'ancien.