Le Brésil et le Maroc sont souvent benchmarkés, surtout lorsqu'il s'agit de développement humain, de dynamisme et de débrouillardise. Au moment où le Maroc ouvre un grand débat sur l'INDH au terme de la phase I, le hasard du calendrier fait que le Brésil a désigné le successeur de Lula. Le bilan de ce dernier est riche en enseignements, notamment en termes de lutte contre la pauvreté. Lula est tout de même le président qui a pu sortir près de 30 millions de Brésiliens de la misère. C'est presque autant que la population marocaine. Cela n'a pas été fait d'un simple coup de baguette magique. Si le «miracle Lula» a eu lieu c'est parce qu'il a su fédérer toutes les énergies et tout un peuple autour de son projet, au point d'en faire le projet de chaque Brésilien. Aujourd'hui, on parle d'une Dilma Rousseff qui marche sur les traces de Lula. Un passage de relais qui s'opère, donc, dans la continuité et une montée en puissance du programme de développement humain du pays. Encore un point de plus en faveur de Lula en matière de gestion de la succession. Chez nous, l'INDH fait l'unanimité au niveau national et même international. Le modèle marocain séduit mais il arrive à un stade où il faudra mobiliser les forces régionales pour mieux synchroniser les actions sur le terrain. On parle donc de décentralisation, d'efficacité, de contrôle... Et c'est là qu'il faut trouver des connexions avec des expériences étrangères. Que ce soit au Maroc ou au Brésil, la pauvreté est la même et les défis se ressemblent. Mais chacun des deux pays dispose d'un jeu de cartes différent, charge à lui de savoir les jouer au bon moment et dans le bon ordre.