La Cour des comptes s'est largement intéressée, dans son rapport 2012, à l'état des finances locales. Son rapport a fait ressortir que les dépenses ordinaires des collectivités territoriales qui s'élèvent à 18,3 MMDH représentent l'équivalent de 8% de celles de l'Etat, tandis que leurs dépenses d'investissement estimées à 11,9 milliards de DH représentent 20 % de celles de l'Etat. Autres chiffres parlants, les collectivités territoriales bénéficient de transferts financiers de l'Etat de l'ordre de 17,8 MMDH et pour les ressources humaines. Ces collectivités disposent d'un contingent de 150.000 salariés, soit 34% de celui de la fonction publique. Même si le cadre réglementaire des finances locales n'est pas véritablement étoffé au Maroc, la Cour a pointé du doigt plusieurs griefs qui rendent opaque la gestion financière des collectivités locales, notamment le fait qu'à ce jour, le plan comptable des collectivités territoriales n'a pas encore été adopté. Les collectivités territoriales ne disposent pas encore d'états financiers a relevé le rapport, qui explique en partie cette situation par, entre autres, une faiblesse des profils qualifiés du personnel et le déficit de lisibilité des états comptables et budgétaires. De ce fait, la Cour a estimé qu'il est devenu aussi impératif qu'urgent, «de doter les collectivités territoriales d'un référentiel comptable et budgétaire qui s'inspire des meilleurs standards et normes en la matière, et se fonde sur le principe de la comptabilité d'exercice et de la constatation des droits et obligations».