Une grosse déprime s'abat sur le crédit bancaire. Ce constat ne fait que se confirmer de mois en mois. L'on se trouve, de facto, très loin des prévisions de la Banque centrale, qui tablait sur une croissance du prêt bancaire se situant entre 5 et 6%. Et pour cause, le crédit bancaire ne progressait plus que de 2,2% à fin juillet contre 7,6% à la même période une année auparavant. C'est ce qui ressort en partie des derniers indicateurs relatifs aux statistiques monétaires au titre du mois de juillet 2013. «Le ralentissement du crédit bancaire s'explique par la baisse de 0,8% des crédits de trésorerie, après une hausse de 14,4% enregistrée en juillet 2012, et la décélération du rythme de progression des crédits immobiliers de 7,9% à 5,2%», explique Bank Al-Maghrib. Les crédits à l'équipement ont, quant à eux, augmenté de 1,2% au lieu d'une baisse de 2,9% un an auparavant, recouvrant la quasi-stabilité de l'encours des crédits accordés aux sociétés non financières privées, contre une baisse de 10% en juillet 2012, et une décélération de 56,9% à 13,2% des prêts aux sociétés non financières publiques. Par agent économique, la progression des concours alloués au secteur privé a décéléré de 7,8% à 1,2%, en relation avec le repli de 1,6% des prêts accordés aux sociétés non financières privées, contre une hausse de 7,9%, et le ralentissement de ceux alloués aux ménages de 8,1% à 5,7%. Toutefois, les crédits destinés aux sociétés non financières publiques ont enregistré une accélération de 19% à 21,8%. L'encours du crédit a pour sa part marqué une baisse de 0,5% en juillet après une hausse de 3,3% en juin 2013. Il est ainsi ressorti à 724, 7 MMDH en juillet contre 728,5 MMDH enregistrés au titre du mois de juin, l'équivalent d'une baisse de 3,8 MMDH sur un mois. Les professionnels du secteur avancent un fléchissement de la demande plutôt qu'un raffermissement des conditions d'octroi de prêts, surtout du côté du secteur privé pour lequel l'investissement peine toujours à décoller. En glissement mensuel, l'évolution du crédit bancaire s'explique principalement par le repli de 1% des prêts alloués aux sociétés non financières privées contre une hausse de 3,4% le mois précédent. En effet, les crédits à l'équipement accordés à ces sociétés ont baissé de 3,7% après 0,4% en juin 2013 et leurs emprunts de trésorerie ont décéléré de 0,7% au lieu de 6,6%. Ceci étant, les rythmes de progression du crédit bancaire et des créances nettes sur l'Administration centrale ont poursuivi leur décélération pour s'établir à 2,2% et 26,8% contre 7,6% 52,6% respectivement. Les créances en souffrance s'aggravent de 12,2% 39,67 MMDH ! C'est l'encours des créances en souffrance à fin juillet 2013. Il s'agit là d'une augmentation significative de l'ordre de 12,2% par rapport à la même période une année auparavant, soit 4,32 MMDH de plus. En comparaison avec le mois de juin dernier, l'encours de ces créances a par ailleurs augmenté de 1,4%, l'équivalent de 563 MDH.