Les composantes du PJD tentent de retrouver leur moral de vainqueur à l'approche de la fin de la 9e édition des jeunes du parti. La rencontre a en effet été transformée en un débat ouvert par l'ensemble des décideurs au sein du parti de Benkirane, qui cherche à débloquer la situation marquée par un isolement de plus en plus pesant sur le statut de la principale formation de la majorité. À deux jours de la fin de cette rencontre qui prendra fin ce dimanche, le discours prôné par les leaders du parti de la lampe opte pour l'offensive, en accusant leurs adversaires de mener «un chantage politique», comme l'a souligné Mustapha Baba, membre du parti et ancien secrétaire de la jeunesse. Dans la même optique, d'autres membres influents au sein du parti ont tenu à marquer la filiation du retrait de l'Istiqlal du gouvernement, avec ce qui se passe au sein de certains pays arabes. El Habib Choubani a noté dans ce registre que les partis de l'opposition ont joué le jeu des coups d'Etat, «en renversant des gouvernements élus démocratiquement», a-t-il noté. Le malaise des membres du parti provient aussi du retard accusé par les principaux chantiers de la réforme promise au lendemain de la transition démocratique opérée dans plusieurs pays, y compris le Maroc. Le débat durant cette 9e édition des jeunes du PJD a également abordé la question de la sauvegarde de la paix sociale et de la mise en échec «des tentatives pour enflammer le Maroc», qui n'ont pas pu aboutir ainsi que de «la réconciliation avec la politique qui a été opérée par le gouvernement», a noté Choubani. La plupart des interventions ont mis l'accent sur le recours aux urnes, s'il le faut, qui n'est pas une option totalement écartée face au forfait de l'opposition, qui boude le gouvernement au sein de l'instance législative. Non seulement, le climat régional inquiète les jeunes militants du PJD, mais surtout les concessions que leur parti sera acculé à effectuer pour remettre sa majorité sur les rails. Si la participation au gouvernement a imposé un nouveau redéploiement pour les structures dédiées à l'organisation du parti depuis janvier 2012, la question de la place des jeunes au sein du prochain gouvernement reste posée avec acuité, à l'instar de la problématique du rajeunissement des élites dirigeantes. La feuille de route des jeunes s'est contentée de fixer des objectifs modérés durant cette étape consacrée au rétablissement du revers subi par le retrait de l'Istiqlal, qui a chamboulé le calendrier politique des jeunes et du Conseil national du PJD. Les jeunes du parti ne disposent en effet d'aucune visibilité par rapport à plusieurs échéances qui demandent l'achèvement de plusieurs chantiers lancés par les instances dirigeantes, que ce soit pour le redéploiement régional ou le renforcement de la communication du parti. Si les langues des composantes du parti n'étaient pas liées à propos de leurs polémiques avec l'opposition, rien n'a filtré en ce qui concerne l'état d'avancement des pourparlers pour la formation du nouveau gouvernement. Les dirigeants du parti tentent d'afficher une quiétude dans l'étape actuelle, qui ne veut pas confondre vitesse et précipitation.