L'ouverture d'une ligne maritime et la création d'un fonds d'investissement commun sont les principales recommandations à l'issue de la 12e session de la Commission mixte maroco-saoudienne. Les études de faisabilité sont là pour attester de l'importance d'une ligne de transport directe à même d'encourager les hommes d'affaires des deux bords à fructifier leurs affaires. Ceci étant, les travaux de ladite commission, qui ont pris fin hier jeudi à Djeddah, ont été fructueux de l'avis des experts, aussi bien marocains que saoudiens. En effet, l'Arabie saoudite, pièce maîtresse du Conseil de coopération du Golfe (CCG), est un partenaire historique du Maroc. C'est aussi la porte du Moyen-Orient. Celui qui réussit en Arabie saoudite peut réussir partout dans la région et même en Asie du sud-est. Toutefois, les échanges commerciaux n'ont connu aucune évolution majeure ces dernières années. La diversification des produits marocains en direction du marché saoudien butte sur des difficultés d'accès liées aux standards exigés. Malgré cela, les relations entre les deux royaumes restent un modèle dans la région. C'est en tout cas ce qu'a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al Faiçal, invitant les hommes d'affaires des deux pays à redoubler d'efforts pour consolider ces relations et aplanir les obstacles existants. Saad Eddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères et son homologue saoudien ont exhorté les opérateurs économiques, les établissements financiers et les fonds d'investissement des deux pays à contribuer au capital du fonds commun. Ce dernier devrait être principalement destiné à soutenir les projets des PME et à saisir les opportunités d'investissement de part et d'autre. Même encouragement pour la ligne maritime, dont l'idée sera sérieusement débattue lors de la prochaine réunion du Conseil d'affaires qui sera tenu avant la fin de cette année à Casablanca. Cela fait longtemps que les opérateurs appellent à l'ouverture de cette ligne, qui devra fluidifier les échanges, lesquels se situent entre 4.000 et 5.000 conteneurs par mois. Il n'en reste pas moins qu'une ligne maritime doit être justifiée par une masse critique des échanges entre les deux pays. Ceci, sachant que le Maroc importe d'Arabie saoudite principalement du pétrole et des produits chimiques à hauteur de 3 milliards de dollars et exporte des agrumes et de l'acide sulfurique pour une valeur de 40 millions de dollars seulement. La balance est loin d'être équilibrée, tandis que le volume proprement dit reste, malgré tout, dérisoire. Particularité de cette session de la commission mixte, l'examen, par la Commission sectorielle des affaires consulaires, des questions liées à la situation des ressortissants marocains et saoudiens dans les deux pays. Ont été discuté aussi les moyens à même de drainer la main-d'œuvre marocaine qualifiée dans des conditions de transparence et de crédibilité. Idem pour ce qui est de la facilitation du séjour des Saoudiens au Maroc et des Marocains en Arabie saoudite, outre le renforcement de la coopération dans le domaine des affaires civiles et la lutte contre le crime. La Commission mixte maroco-saoudienne a été créée en vertu d'un accord de coopération économique et technique signé entre les deux pays à Ryad le 21 avril 1976. La première session de ladite commission s'est tenue en avril 1980 et la dernière en février 2010 à Rabat.