Un défenseur des droits de l'Homme sahraoui a appelé, jeudi à Genève, la communauté internationale à tenir l'Algérie responsable des violations des droits humains perpétrées dans les camps de Tindouf (sud-ouest de l'Algérie) et à en finir avec l'impunité dont jouissent les dirigeants du polisario. "Nous appelons la communauté internationale à tenir l'Algérie responsable de ses obligations en tant que pays hôte. L'impunité ne doit plus être accordée aux dirigeants du polisario pour ces crimes", a déclaré El Filali Hammadi, secrétaire général du Réseau de la Commission Indépendante des Droits de l'Homme en Afrique du Nord (CIDH AfNord), lors de la 58è session du Conseil des Droits de l'Homme. L'Algérie a confié le contrôle des camps de Tindouf au polisario, qui opère avec très peu de supervision. Cette situation a créé un vide juridique et administratif, exposant les populations séquestrées à de graves abus, allant des détentions arbitraires aux exécutions extrajudiciaires, a relevé M. El Filali, qui intervenait au titre du point 4 du débat général. L'Algérie refuse à plusieurs reprises de répondre aux communications urgentes des rapporteurs spéciaux, a-t-il fait constater, rappelant qu'en octobre 2020, par exemple, des soldats algériens ont brûlé vifs deux prospecteurs sahraouis dans un puits. L'intervenant a cité le rapport 2024 du Programme alimentaire mondial sur les camps de Tindouf, selon lequel "près de 90 % des réfugiés sahraouis sont soit vulnérables à l'insécurité alimentaire, soit en situation d'insécurité alimentaire". Le militant sahraoui a également évoqué les rapports d'organisations comme Human Rights Watch qui font état également de problèmes tels que la mauvaise gestion et le détournement de l'aide humanitaire. Malgré cela, a-t-il déploré, l'Algérie n'a pas rempli ses obligations en vertu de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, censée protéger les droits des réfugiés. L'absence de supervision et de responsabilité adéquates de la part de l'Algérie et du polisario a entraîné des souffrances continues et des violations des droits humains, a-t-il souligné.