Si l'origine des canons de 105 mm et 120 mm demeure incertaine, plusieurs pistes se dessinent. L'armée marocaine, qui exploite des T-72 modernisés et un nombre limité de chars VT-1A d'origine sino-pakistanaise, pourrait se tourner vers des fournisseurs européens, à l'instar de John Cockerill ou indiens, via les solutions développées par DRDO et Bharat Forge. Les discussions en cours laissent entrevoir une possible intégration de tourelles indigènes, s'inscrivant dans l'effort d'exportation de l'industrie de défense indienne. Après l'incorporation de 150 véhicules blindés à roues (WhAP) dans ses unités, l'armée marocaine s'apprête à étoffer cette flotte avec des déclinaisons adaptées aux exigences du combat moderne. Commandé auprès de Tata Advanced Systems Limited (TASL), ces modèles inclutentdes versions armées de canons de 105 mm et 120 mm, en complément d'une configuration médicale vouée aux missions d'évacuation et de soutien sur le champ de bataille. Une évolution stratégique vers une force blindée plus aguerrie L'introduction du WhAP dans l'ordre de bataille marocain ne relevait pas d'une simple acquisition matérielle mais d'une volonté d'adapter ses capacités aux réalités contemporaines. La montée en gamme du véhicule, désormais doté d'un canon de 105 mm pour l'appui rapproché et d'un modèle de 120 mm susceptible d'exercer une fonction de chasseur de chars, confère aux forces terrestres un surcroît de puissance et de polyvalence. La version sanitaire, conçue pour assurer des évacuations sous menace, met à profit l'architecture modulaire du châssis 8×8. Son compartiment élargi, muni d'un accès arrière repensé, sera aménagé avec du matériel médical avancé, renforçant la capacité de projection des unités engagées sur des terrains accidentés ou des zones de haute intensité. Essor de l'industrie de défense marocaine et alliances technologiques Le programme industriel encadrant la production locale du WhAP poursuit sa montée en puissance sous l'égide de Tata Advanced Systems Maroc (TASM). Avec un taux d'intégration nationale appelé à s'accroître de 35 % à 50 %, le Maroc affirme son rôle dans l'échiquier des industries de défense régionales. Cet essor ne se limite pas à une réponse aux besoins internes : Rabat œuvre se positionner comme un centre de fabrication et d'exportation vers les marchés africains. Le choix des canons de 105 mm et 120 mm reste en suspens, mais plusieurs options s'offrent aux décideurs marocains. En raison de l'hétérogénéité de son parc blindé — qui comprend des T-72 modernisés et un contingent restreint de VT-1A d'origine sino-pakistanaise — le pays pourrait s'orienter vers des solutions européennes, telles que les tourelles de John Cockerill, ou vers des équipements indiens conçus par DRDO et Bharat Forge. Certaines sources laissent entrevoir la possibilité d'une intégration de systèmes conçus en Inde, en accord avec l'élan industriel promu par New Delhi. Un succès confirmé face à la concurrence chinoise Les performances du WhAP avaient déjà été mises à l'épreuve lors des tests comparatifs menés en 2022, où l'engin indien s'était imposé face au Type-08 chinois, ouvrant la voie à son adoption par l'armée marocaine. L'accord signé à l'issue du Salon de l'aéronautique de Marrakech en 2024 a, depuis, éveillé l'intérêt d'autres pays africains, désireux de doter leurs troupes d'un matériel éprouvé. Pour rappel, le Maroc a franchi une nouvelle étape dans le développement de ses capacités de défense avec la création de Metlonics Morocco SARLAU, une société à responsabilité limitée à associé unique, spécialisée dans l'assemblage, la production et le développement de systèmes et équipements industriels, incluant des équipements militaires et leurs accessoires. Cette entité marque la volonté affirmée de Rabat de réduire sa dépendance aux importations d'armement et de structurer une industrie nationale à la hauteur de ses visées stratégiques.