Après un mois de ramadan plutôt morose, l'activité touristique bat son plein en cette deuxième moitié de saison. «On constate un engouement pour les grandes destinations, notamment les stations balnéaires», fait-on savoir auprès du ministère du Tourisme. Pour le moment, insiste-t-on au niveau du département de Lahcen Haddad, les indicateurs chiffrés ne sont pas encore établis pour mesurer les performances réalisées. Au niveau des professionnels, c'est le même son de cloche, même si certaines sources font état d'un taux d'occupation au-delà des 90% de la capacité d'hébergement de certains établissements hôteliers. Toutefois, la grande question qui se pose est de savoir s'il est possible de parler d'une véritable reprise. Au niveau de la Fédération nationale du tourisme (FNT), on préfère rester prudent. «Je crois qu'il serait très prématuré de parler de reprise. Il faut attendre les semaines à venir afin de savoir s'il est réellement question d'une véritable reprise», tempère Mohamed Saïd Tahiri, directeur général de la FNT. Un avis compréhensible, car les professionnels viennent à peine de sortir d'un mois de Ramadan que tous ont qualifié de «difficile», avec des taux d'occupation descendus à 40, voire 30%. La cassure provoquée par le mois du jeûne divise la saison en deux périodes, mais réduit en même temps sa durée «Avant, la haute saison pouvait s'étirer sur plus d'un mois, à présent, celle-ci se limite à peine à 15 jours», poursuit Tahiri. «Un impact Ramadan» certain, qui oblige en effet à tempérer l'enthousiasme de part et d'autre. «Nous pourrons réellement parler de reprise lorsque nous arriverons à réaliser une croissance à deux chiffres», lance le DG de la FNT. Il est à rappeler que le ministre du Tourisme table pour sa part sur une hausse avoisinant les 5%. Ce qui est certain, c'est la bonne tenue du marché intérieur. En effet, le tourisme local est venu en appoint pour sauver ce qui reste de la saison. À ce niveau, professionnels comme officiels émettent sur la même longueur d'ondes : «La reprise est effective sur le marché intérieur». De quoi redonner des ailes aux produits destinés aux vacanciers nationaux, comme Kounouz Biladi. 10% des réservations effectuées par des Français Pour ce qui est des visiteurs étrangers, le Maroc continue d'attirer les Français. Ces derniers considèrent le royaume comme leur destination préférée, en dehors des pays européens comme l'Espagne, l'Italie et le Portugal. Tels sont les résultats du nouveau classement réalisé par l'Association professionnelle des tour-opérateurs en France (CETO). Selon ce classement, les différentes destinations marocaines totalisent 10% des réservations des touristes français. Confirmant du reste que ce ne sont pas les opportunités qui manquent pour le Maroc, le royaume s'est retrouvé dans une position quasi-historique pour améliorer ses performances touristiques à tous les niveaux. Ses concurrents nord-africains sont en perte de vitesse, en raison de l'instabilité politique qui a découlé du «Printemps arabe». L'Egypte et la Tunisie sont de plus en plus boudées par les touristes, qui préfèrent se rabattre sur le Maroc. À la FNT, on insiste sur la nécessité de poursuivre le travail pour mieux promouvoir la destination, sans oublier le volet aérien, autre facteur d'attraction pour le Maroc.