Les arts populaires et folkloriques sont immortels. Après 5 jours de danses et de musique, le Festival national des arts populaires (FNAP) a fêté son 48e anniversaire lors d'une soirée de clôture inoubliable au Palais Badii, à Marrakech. L'édition 2013 a été, comme les précédentes, un succès au niveau des performances scéniques et musicales, mais aussi un succès sur le plan de l'interaction et du partage. Plus de 60 femmes ont participé au spectacle du Palais Badii, à qui le festival a voulu rendre hommage cette année. Zineb Smaiki les a magnifiées avec émotion, sérieux et solennité. Elles furent aussi présentes au théâtre Royal, avec Chama Zaz, ou encore la jeune Rayssa Fatima Tachtoukt. Les artistes, issus d'horizons différents, ont su créer une atmosphère unique. Il y avait une véritable symbiose entre les artistes, mais aussi entre ces derniers et le public qui, fidèle à ses habitudes, s'est massivement déplacé vers le Palais Badii et les deux scènes du théâtre Royal. En mettant l'accent une fois de plus sur ce concept de diversité identitaire, culturelle et artistique, le FNAP a exprimé sa volonté d'ouverture sur le monde, et son intérêt pour les différentes expressions d'arts et traditions populaires. La scène du Théâtre Royal a permis à des troupes comme l'Orchestre national de Barbès, la Compañía Flamenca Estefanía Cuevas ou The Gwangdae d'offrir des spectacles d'une qualité exceptionnelle. À ces performances se sont ajoutées celles d'artistes incontournables, à l'image du concert du mâalem Abdeslam Alikane, du groupe Inouraz, du jeune virtuose Hamdallah Rouicha, ou encore de la chanteuse amazigh Fatima Tachtoukt. Aussi, en s'ouvrant sur le monde, le FNAP fait office de modèle dans un contexte bien plus large, de par l'intérêt qu'il porte aux arts et traditions populaires de son territoire et à ceux du monde . De plus - et conformément à la renommée du festival et des enjeux qu'il soulève-, près de 200 journalistes étaient présents, du Maroc et d'ailleurs. Conformément au travail entamé depuis la 46e édition, le FNAP tend à se rapprocher de la perfection pour son 50e anniversaire. Pour ce faire, l'organisation a tenté de rassembler un public toujours plus important et plus diversifié, dans le but de sauvegarder, représenter, et promouvoir les arts et les traditions populaires du Maroc. C'est dans cette lignée que l'organisation de la Fondation des festivals de Marrakech a lancé une réflexion de fond lors de la journée de concertation du 5 avril 2013. Celle-ci porte sur la création d'une Cité des arts populaires à Marrakech. Cette institution permettrait d'avoir une structure constante et efficace, qui veillerait à la sauvegarde, a la promotion et à la transmission des arts et des traditions populaires au Maroc, complétant ainsi les objectifs que s'est donné le FNAP depuis sa création. Par conséquent, il devient chaque jour plus important de fédérer un maximum d'institutions et de partenaires à la veille du 50e anniversaire pour que ce patrimoine culturel immatériel en péril puisse obtenir la reconnaissance qu'il mérite et que tous participent à sa sauvegarde, à travers la Cité et le FNAP. par mustapha el ahmadi