Le port de Tarfaya attitre les convoitises dans l'archipel canarien. Les principales îles formant l'archipel canarien se sont lancées dans une course vers l'obtention de la première connexion maritime à destination de ce port national. Après la municipalité de Fuerteventura, laquelle multiplie les rencontres sur les potentialités de cet établissement portuaire, sa voisine de Tenerife a retroussée les manches pour sceller des partenariats avec le futur établissement portuaire de Tarfaya. A cet effet, les autorités de Tenerife mènent des négociations avec le Maroc pour la mise en service d'une liaison maritime pour les passagers et le fret, entre ces deux ports de l'Atlantique. Le projet est en cours d'études comme l'a confirmé le conseiller d'économie à la presse locale, tout en soulignant qu'une réunion est prévue, durant le mois de septembre, entre les autorités de l'Ile et le ministère marocain de l'Equipement et du Transport pour présenter les contours de cette offre et ses retombées économiques sur les deux zones. Aucune date n'est encore avancée pour l'entrée en fonction de cette desserte mais l'île accélère la cadence pour que son port, Santa Cruz, soit parmi les premiers bénéficiaires des liaisons prévues entre Tarfaya et les différentes îles formant l'archipel canarien. Concernant l'exploitation de cette connexion, la municipalité estime qu'il devrait se faire à travers un appel d'offres selon le système européen d'adjudications de nouveaux services, afin que l'entreprise exploratrice puisse bénéficier de l'appui financier de l'UE et garantir de la sorte la pérennité de ce service. Les Canariens miroitent à leurs homologues marocains les avantages que peuvent en tirer le royaume d'un échange commercial soutenu entre l'archipel et l'Afrique. D'ailleurs l'archipel affiche haut et fort ses ambitions de se convertir en une plateforme tricontinentale et compte sur le Maroc pour atteindre ce positionnement. D'une autre part, le port de Rosario, à Fuerteventura, est sur la bonne voie pour accueillir la première liaison vers Tarfaya, une fois que les travaux de réaménagement arrivent à terme. Selon les gestionnaires de ce dossier, «il n'y aura ni problèmes ni entraves lors de la mise en service de cette desserte», rassure le conseiller en charge du département du transport. Celui-ci fait référence aux gestions administratives que devront être entreprises pour la mise en place du poste d'inspection aux frontières (PIF), une structure que doit valider l'UE. De surcroit, Madrid devrait affecter des fonctionnaires à l'enceinte portuaire. Et à en croire les autorités de Fuerteventura, de nombreuses compagnies maritimes aspirent à décrocher la licence d'exploitation de cette desserte L'île, qui se trouve à 94 km de Tarfaya, disposait en 2007 d'une connexion maritime avec cette province du sud. Celle-ci n'a pas fait long feu puisqu'elle a due être interrompue après 4 mois seulement de service, suite au naufrage du ferry assurant la connexion. Cependant, et malgré la courte période de son exploitation, la desserte a rencontré un franc succès. Environ 8.000 passagers et 3.8000 véhicules ont emprunté cette liaison. Ce qui laisse dire aux autorités de cette municipalité qu'une ligne maritime permanente est en mesure de dynamiser les échanges commerciaux entre l'archipel et le royaume.