Alors que la campagne céréalière de cette saison affiche des records de production et une nette amélioration de la qualité, la filière agrumicole accuse une baisse notable de la production. Une filière d'importance stratégique, tant au niveau de la production arboricole nationale que sur le plan des exportations de fruits et légumes, puisque le Maroc est l'un des principaux producteurs de ces sources populaires de vitamines. En effet, la filière nationale est tellement importante au niveau international qu'elle a fait l'objet d'une étude à part entière de la part du Département américain de l'agriculture (USDA). Toutes variétés confondues, la production de la campagne 2012/2013 est estimée à près de 1,5 million de tonnes à la mi-avril de cette année. Ce volume accuse une rétractation de 20% par rapport à la même période de la campagne 2011/2012 (voir tableau), avec des disparités notables d'une région à l'autre. Une contreperformance qui n'est pourtant pas constatée sur la seule agriculture marocaine. «La baisse de production d'agrumes ne se limite pas au Maroc, elle a concerné l'ensemble des pays de la Méditerranée et a tourné autour d'une moyenne de 30%», explique aux Eco l'expert agronome qui a réalisé l'étude. En cause, des conditions climatiques défavorables pendant certains cycles sensibles. «Les conditions climatiques idéales sont corrélées suivant la période du cycle de production», précise l'expert. Dans le cas de cette campagne, une forte vague de chaleur est survenue pendant la période de floraison, ce qui a eu un impact direct sur le nombre de fleurs par arbre, et donc la productivité en fruits. Sur le même trend, les exportations se sont, elles aussi, repliées sur la même période pour s'établir à 357.000 tonnes à la mi-avril 2013, contre 487.000 pendant la campagne précédente. Ces quantités ne devraient par ailleurs enregistrer que de faibles augmentations d'ici le terme de la campagne.La Russie continue de représenter le premier débouché pour nos agrumes, avec plus de 56% des contingents à l'export. Pas de panique toutefois chez les professionnels qui restent confiants sur le futur. Effectivement, pour la saison prochaine, les professionnels sont plutôt optimistes, car jusque là, «les conditions constatées à ce stade du cycle de production sont favorables». Une question structurelle se pose toutefois: au vu du dérèglement climatique qui se fait sentir au quotidien, n'y a-t-il pas un risque de voir les conditions favorables dont jouissaient jusque là les agrumes marocaine se dégrader inexorablement sur le long terme ?