Après avoir présenté la programmation de la 17e édition du Festival des musiques sacrées du monde de Fès à Paris, à Barcelone et à Rabat, les organisateurs de cette manifestation, avec à leur tête le directeur général Faouzi Skali, ont fait escale mardi à Casablanca. Cette escale intervient à quelques semaines du coup d'envoi de cette nouvelle édition, organisée autour du thème «Sagesses du monde». Cette édition (dont le budget s'élève à 14 MDH) est notamment marquée par le retour de Skali, qui avait quitté la Fondation Esprit de Fès (organisatrice de l'évènement depuis 1994) en 2006. Les responsables de la Fondation Esprit de Fès préfèrent ne pas trop s'attarder sur ce point, pour se concentrer plutôt sur la 17e édition, prévue du 3 au 11 juin, dont l'objectif principal est de redorer le blason de la manifestation. La programmation dévoilée il y a quelques mois demeure l'un des points forts de ce rendez-vous artistique. Cette programmation haute en couleurs prouve encore une fois que le Festival des musiques sacrées de Fès est bel et bien un événement singulier dans le paysage culturel national. La star américaine Ben Harper (qui avait annulé sa participation l'année dernière à la même manifestation), le chanteur irakien Kazem El Saher, l'artiste libanaise Julia Boutros, Françoise Atlan, Abd Al Malik, Maria Betânia, Youssou Ndour... animeront les soirées de cette 17e édition. «Je suis en train de préparer une création spéciale pour le Festival des musiques sacrées. Une création que je vais interpréter avec Kazem El Saher et avec la collaboration artistique de Aziz El Achab», a précisé la chanteuse marocaine Asmaâ Lamnawar, qui a assisté à la conférence de presse casablancaise. Bon nombre de ces artistes, avouons-le, sont également invités à la 10e édition de Mawazine, dont le rideau sera levé demain à Rabat. En effet, le duo Asmaâ Lamnawar / Kazem El Saher ou encore Youssou Ndour font partie des têtes d'affiche de Mawazine. «Ce n'est pas une question de nom, mais plutôt de répertoire. Ces artistes vont chanter un répertoire qui correspond parfaitement à l'esprit de notre festival. Asmaâ et Kazem chanteront des récits spirituels, alors que Youssou Ndour rendra hommage à Sidi Ahmed Tijani», tient à préciser Faouzi Skali. Outre la présence de cet aréopage d'artistes que l'on ne présente plus, le Festival proposera au public une création inédite, celle de «Leylâ et Majnûn ou l'amour mystique», un oratoria mundi d'Armand Amar. En effet, une quarantaine de chanteurs et musiciens venus d'Asie, d'Orient et d'Occident célèbreront cette légende universelle. «En créant l'opéra Leylâ et Majnûn, le festival devient producteur de culture et non seulement consommateur. C'est une stratégie que nous adoptons pour promouvoir la créativité», ajoute le directeur général du Festival. Forum de Fès et le festival dans la ville La capitale spirituelle se transformera en un véritable «Davos spirituel», grâce à son forum organisé en marge du Festival des musiques sacrées. Du 4 au 8 juin, le célèbre musée Batha accueillera des rencontres autour de la thématique «Une âme pour la mondialisation». «Le Forum est un lieu privilégié pour observer le monde en mutation accélérée qui nous entoure, pour y apporter de nouveaux éclairages émanant de cultures et de sagesses, pour y apporter peut-être plus de sérénité et de compréhension», explique Faouzi Skali. Le Festival dans la ville, initié il y a 10 ans, pour associer tous les habitants de Fès à l'événement, organisé également en marge du Festival, est sans aucun doute, l'un des points forts de cette année. Des artistes marocains plébiscités par le public, notamment Saida Fikri, Asmaâ Lamnawar ou encore Fatim Zahra Laâroussi y prendront part pour le plus grand bonheur du public. «Vous savez, on a tendance à penser que tout ce qui est culturel n'a pas besoin d'être professionnel. C'est un temps révolu. La culture a besoin de stratégie et surtout de professionnalisme. C'est ce que nous essayons de montrer à travers ce festival», conclut Skali.