La promotion ciblée et la densification de l'aérien permettent de maintenir le cap. Sur les sept premiers mois, le nombre de nuitées a atteint 8,7 millions et la progression se maintient. Les taux d'occupation des hôtels se sont améliorés en août. 2005 sera-t-elle une excellente année pour le tourisme ? Il est sans doute un peu tôt pour le dire puisqu'il reste encore à comptabiliser certains pics (fêtes de fin d'année et haute saison à Agadir notamment). Mais les derniers chiffres officiels arrêtés à fin juillet et les tendances recueillies auprès des professionnels pour le mois d'août attestent que les réalisations de l'exercice en cours seront incontestablement meilleures que celles de 2004. A moins d'un retournement de tendance, 2005 sera au moins une bonne année. En effet, pour les sept premiers mois de l'année, le cumul des nuitées dans les établissements d'hébergement touristiques témoigne d'une hausse de 19 % par rapport à la même période de 2004, soit un plus de 1,4 million de nuitées. Selon ces mêmes statistiques, la hausse a profité à toutes les destinations, y compris certaines villes qui avaient perdu leur vocation touristique comme Oujda et Meknès. Ces deux dernières villes ont vu le nombre de nuitées augmenter respectivement de 10 % et 23 %. Tanger qui était aussi, il n' y a pas si longtemps, en mauvaise passe, voit son score s'améliorer de 13 %. Ceci dit, les deux destinations phare, Marrakech et Agadir, continuent d'attirer le plus gros des troupes. La ville ocre enregistre une amélioration de 37 % de ses nuitées et pour Agadir de 7 %, sachant que la principale station balnéaire du Sud connaît sa haute saison à partir de l'automne. Il faut souligner aussi que des villes comme Casablanca ou Rabat commencent à enregistrer des performances honorables et que, par ailleurs, Fès commence à cueillir le fruit des efforts consentis pour augmenter le nombre de dessertes aériennes sur la ville. A Marrakech, les prix ont baissé de 30 % par rapport à l'hiver Mais d'abord, Marrakech. Beaucoup de professionnels de la ville qui avaient eu un mois de juillet intéressant, avec un taux d'occupation qui n'excédait cependant pas les 50 % (la moyenne nationale est de 47% pour les 7 premiers mois de 2005), affichaient un grand pessimisme au début d'août au regard de leur carnet de commandes. Mais voilà que les performances s'annoncent, en attendant les chiffres officiels, nettement meilleures, avec des établissements qui ont affiché complet durant tout le mois, et un taux d'occupation moyen pour les hôtels 4 et 5 étoiles autour de 70%. Un mois exceptionnel « malgré la canicule », souligne Kamal Bensouda, président du CRT (Conseil régional du tourisme) de la ville. Il explique que « les tarifs ont baissé de 30 % en moyenne par rapport à la saison d'hiver, ce qui a encouragé une clientèle à famille nombreuse (3 à 4 personnes) à opter pour Marrakech ». Autre argument avancé par Abdellatif Kabbaj, président de l'association des hôteliers de Marrakech : « Aujourd'hui, avec le développement de l'Internet et la diversité de l'offre, les réservations des particuliers ne se font plus comme autrefois, un mois à l'avance, sinon plus ». Il va donc falloir s'adapter à ces nouveaux comportements. Ceci étant, la ville est plutôt sollicitée, comme en témoigne le nombre de congrès et de séminaires prévus pour le mois de septembre, dont celui de la FIFA (Fédération internationale de football). Dans la capitale du Souss, les hôtels situés en front de mer ont mieux profité de l'embellie Pour Agadir, la deuxième destination du pays, les données sont différentes. La ville bouge mais ce sont surtout les hôtels situés sur le front de mer qui profitent des arrivées additionnelles, ou les chaînes appartenant ou travaillant avec les grands TO étrangers. Durant cette période estivale, ce sont surtout les MRE ( Marocains résidents à l'étranger) et les nationaux qui font tourner les établissements hôteliers de la ville. Néanmoins, souligne un hôtelier, la ville commence à attirer, en dehors de ses marchés fournisseurs traditionnels, une clientèle qui vient des pays de l'Europe de l'Est, et notamment de Russie… Ce sont là, dit-il, des marchés sur lesquels la promotion doit aussi se concentrer. Il est vrai que d'une manière générale, et les chiffres du ministère le confirment, si les nuitées ont dans l'ensemble progressé en juillet, c'est grâce aux marchés français (la moitié des nuitées enregistrées en juillet), anglais, espagnol, belge et allemand. Bref, là où des accords ont été signés avec des TO et des compagnies aériennes. C'est du reste l'intensification de l'aérien, qui a permis de sortir la ville de Fès de l'ornière, puisque, comme le souligne Driss Faceh , le président du CRT de la ville, le taux d'occupation de la ville en août a carrément doublé par rapport à la même période de 2004, passant de 25 % à 50 %. Le taux d'occupation des hôtels classés a progressé durant ce mois de 25 % et celui des maisons d'hôtes de 30 %. Pour le premier semestre 2005, le taux d'occupation a atteint 50 % contre 45 % pour l'égale période de l'année précédente, malgré une augmentation de l'offre de plus de 1700 lits… Ce qui veut dire que la ville a gagné des arrivées supplémentaires ou a bénéficié d'une augmentation de la durée de séjour des clients. L'explication vient de la densification de l'aérien et d'une promotion ciblée de la ville auprès des TO. Néanmoins, l'idéal serait que la promotion soit régionalisée. Reste à savoir si les moyens sont disponibles. Début août, les hôteliers de Marrakech craignaient un mois décevant. Il sera finalement exceptionnel malgré la canicule.