Les acteurs publics et privés ont mis en place 220 filières totalisant 7 200 places. L'offre est répartie sur neuf régions, mais reste concentrée sur Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Douze des seize actions prévues dans le contrat d'application sectoriel relatif à la formation dans la logistique sont déjà entamées. C'est en tout cas le premier bilan que dresse l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL) de ce contrat et qui ressort comme le plus avancé des quatre contrats d'application sectoriels signés en 2014. «L'offre en formation a commencé à se renforcer avant même que les dispositions de la stratégie nationale ne soient mises en œuvre», précise Younès Tazi, directeur général de l'AMDL. En effet, avec l'annonce de la mise en place d'une stratégie spécifique pour le secteur, plusieurs établissements avaient anticipé l'augmentation des besoins en formation et commencé à dispenser des formations en logistique. Seul hic, ces formations n'ont pas été forcément adaptées aux besoins du marché. «L'un des principaux défis est de prendre des mesures correctives», insiste Younès Tazi, pour qui l'encadrement de cette offre est une nécessité. A l'instar de plusieurs autres secteurs, l'inadéquation entre l'offre en formation et les besoins des opérateurs en ressources humaines avait été recensée comme une des problématiques majeures dans le secteur de la logistique. Il est par exemple constaté dans le secteur l'existence d'une pyramide inversée des profils, avec une domination des hauts cadres et une rareté des opérateurs logisticiens. C'est pourquoi le contrat d'application s'était fixé comme objectif la formation d'au moins 5 000 opérateurs spécialisés et seulement 200 managers. A l'heure actuelle, l'AMDL recense environ 220 filières de formation pour une capacité d'accueil globale de 7200 personnes, contre 2500 seulement au lancement de la stratégie. L'enseignement supérieur offre 4 515 places à travers 150 filières et la formation professionnelle 2 810 à travers 70 filières. Un répertoire des emplois et métiers est en préparation Pour expliquer cette amélioration, les professionnels de la logistique invoquent les importants efforts déployés par l'OFPPT, avec le lancement de nouvelles filières et la création de nouveaux centres dans plusieurs villes. Le secteur privé a pour sa part généré environ 40% de l'offre de formation grâce à plusieurs organismes tels que l'ISTL. Dans l'enseignement supérieur, il y a lieu de noter que les initiatives recensées ont principalement concerné un développement des filières dominé par les masters et les licences professionnelles. Auprès de l'AMDL, on indique que l'ensemble des filières disponibles couvrent actuellement 9 des douze régions du Royaume. Cependant, les deux tiers d'entre elles se concentrent dans les régions de Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-Al Hoceima où le secteur de la logistique est le plus développé. De toutes les manières, l'AMDL continue de réfléchir aux moyens d'améliorer le dispositif en cernant les besoins à moyen terme du secteur. L'étude sectorielle permettant de dresser un diagnostic et devant aussi servir de base à la mise en place d'autres dispositifs est menée depuis l'été dernier par un cabinet partenaire. Plus précisément, «l'étude aboutira à l'élaboration du RECREM (ndlr : Répertoire des emplois et métiers et d'un référentiel des emplois et compétences)», ajoute-t-on auprès de l'AMDL. Suite à plusieurs réunions tenues en septembre dernier pour définir le cadre de travail, les entretiens avec les acteurs concernés par la formation dans la logistique ont démarré en octobre. Selon le planning établi, un plan de formation national pour le secteur de la logistique à l'horizon 2020 sera arrêté d'ici fin 2016. En attendant et dans le cadre de l'action 12 du contrat d'application qui prévoit la création d'une instance permettant aux représentants de l'offre et de la demande de formation de se rencontrer régulièrement et de coordonner leurs actions, le Board national de coordination de la formation en logistique a été lancé fin septembre dernier. «Dans le cadre d'un partenariat financier avec la SFI, ce conseil travaille actuellement sur des indicateurs sur l'emploi et la formation», ajoute le DG de l'AMDL. [tabs][tab title ="Quatre actions à concrétiser"]A fin octobre dernier, il restait encore quatre actions prévues dans le contrat d'application à amorcer. Il s'agit d'abord de la création d'un centre de formation par apprentissage dans le secteur de la logistique ainsi que la création d'instituts spécialisés dans les métiers de la logistique. Le contrat prévoit par ailleurs la réalisation d'une enquête annuelle pour estimer les besoins triennaux en compétences ainsi que l'élaboration d'une carte prévisionnelle de l'offre de formation en logistique. Ces actions devraient en principe démarrer dès que l'étude sectorielle menée actuellement sera bien avancée. Elle constitue un préalable à leur réalisation du fait qu'elle permet notamment le diagnostic exhaustif de tous les aspects en relation avec la formation dans ce secteur.[/tab][/tabs]