Les intermédiaires, premiers bénéficiaires de la situation Retour à la normale dans quelques semaines. Le prix du poulet est aujourd'hui à 17-18 DH le kilo au départ des élevages. Il y a un mois, il atteignait à peine 8 à 11 DH le kg. Ce qui nous vaut cette envolée, ce sont les deux dernières vagues de chaleur (du 29 juin au 2 juillet et du 23 au 25 juillet dernier), où la température a atteint 48°C dans certaines régions. Il faut savoir que ces températures peuvent atteindre 50°C et plus à l'intérieur des élevages, surtout quand les équipements ne sont pas modernes. Et même dans un élevage moderne, les équipements ne permettent guère d'abaisser les températures de plus de 10°C par rapport à l'extérieur. Quand on sait que les élevages modernes sont très minoritaires, on comprend aisément que cela aboutisse à une forte mortalité du poulet. Hausse de la demande conjuguée à une baisse de l'offre due à la mortalité A la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), on parle d'un taux de mortalité de 30 à 40 % pour le poulet de 35 jours et de 10 à 15 % pour la dinde. Bien évidemment, cela provoque une réaction en chaîne sur le reste des filières, à savoir l'élevage des pondeuses et des reproducteurs. En fait, comme le dit Ahmed Addioui, président de l'Association nationale des producteurs de viandes de volailles, «chaque fois que les températures sont à la hausse, il y a deux victimes : le consommateur et l'éleveur». Pourtant, il y a des gagnants et ce sont, tout simplement, les intermédiaires. Aujourd'hui, il faut en effet ajouter quelque 4 à 5 DH de commissions pour les grossistes et détaillants au prix de départ de la ferme pour obtenir le prix sur les étals. Toutefois, précisent les professionnels, il faut savoir que les prix varient dans une même ville, comme Casablanca ou Rabat. En effet, le volume et la qualité de l'abattage entraînent des variations pouvant aller jusqu'à 6 DH, selon qu'on s'approvisionne dans un quartier populaire ou résidentiel. Mais pour bien comprendre l'écart de prix important actuellement enregistré, il faut prendre en considération les perturbations que connaissent l'offre et la demande. En effet, d'une part, il y a une demande en hausse relative et une offre en baisse en raison de la mortalité due à la soudaine hausse des températures. A cela s'ajoute la baisse de rendement. C'est pourquoi, il faudra attendre quelques semaines pour voir les prix revenir à la normale, le temps que l'offre se reconstitue et se conjugue à une courbe descendante de la demande. Le phénomène d'augmentation des prix par période de canicule, quant à lui, n'est pas nouveau et on se rappellera que, l'année dernière, les prix avaient atteint des records rarement égalés puisque le prix du poulet était de 26-27 DH le kg de poids vif à la sortie des élevages au plus fort de la canicule, notamment entre le 29 juillet et le 7 août 2003