La vague de Chergui qui sévit depuis lundi 20 juillet a eu des répercussions alarmantes sur l'élevage avicole. Les professionnels du secteur souhaitent qu'un lieu soit fixé au niveau de chaque région pour centraliser et enfouir les carcasses de volailles. L'aviculture marocaine est en alerte. Les professionnels interpellent les autorités de tutelle à prendre les dispositions nécessaires pour faire face aux conséquences de la vague de Chergui qui sévit dans notre pays depuis le 20 juillet. La fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) appelle ainsi à l'application des prérogatives de la loi 49-99 instaurant un certain nombres de mesure de précautions, dont la mise en place de fosses à carcasses. Pour préserver l'environnement et éviter la prolifération des maladies, les professionnels du secteur souhaitent qu'un lieu soit fixé au niveau de chaque région pour centraliser et enfouir les carcasses de volailles. La chaleur excessive qui s'est abattue sur différentes régions du Royaume a causé des dégâts irrémédiables sur l'élevage avicole au Maroc. «L'aviculture est un secteur fragile aux vagues de chaleurs. Comme il est connu scientifiquement, les volailles sont très vulnérables à la hausse de température ce qui justifie la situation actuelle», indique Said El Jdaa, responsable de communication au sein de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). Et de poursuivre que: «Cette année nous avons connu une amplitude thermique assez importante». En effet, la température a atteint 48°c dans des régions à forte concentration d'élevages avicoles. Cette canicule qui vient de se reproduire après une quinzaine d'années a enregistré un écart de température variant entre 20 et 25% selon les lieux et régions d'élevage. Ainsi des mortalités élevées au niveau des élevages de poulet de chair, de dindes, de reproducteurs et de poules pondeuses ainsi que des chutes catastrophiques des performances zootechniques de production ont été fortement constatées durant ces quatre derniers jours. Les régions les plus touchées sont Souss-Massa-Draâ, Fès Boulmane, Chaouia-Ouardigha, Doukkala-Abda, l'Orientale, Rabat-Salé-Zemmour-Zair, Meknès-Tafilalt et Marrakech-Tensift-El Haouz. Environ 6000 éleveurs sont concernés par cet effet négatif de la canicule, selon M. El Jdaa. «Les pertes sont assez considérables. À titre d'exemple un aviculteur à Hed Soualem a perdu 30.000 volailles soit un taux de 100% de son effectif», indique M. El Jdaa. Les mortalités varient selon l'âge des volailles et selon le fait que les élevages soient équipés ou non de matériel adéquat pour lutter contre la vague de Chergui (isolation, pad-cooling, brumisation, ventilation). D'après le bilan provisoire de la FISA arrêté, mardi 21 juillet, les dégâts se répartissent en trois rubriques. La mortalité des élevages de poulet de chair a atteint jusqu'à 15% des poulets à moins 30 jours d'âge, 25% pour les poulets à plus 30 jours d'âge, plus de 60% pour les élevages sous-équipés et situés sur l'axe Kénitra-El Jadida ainsi que 40% de mortalités pour la région Souss-Massa-Draâ, essentiellement Taroudant, Tiznit et Chtouka Ait Baha. De même, les dégâts relatifs aux élevages de dinde sont d'un taux de mortalité de 25% au moment où les poules pondeuses ont enregistré jusqu'à 10% de mortalité et 20% de baisse de ponte. Il en est de même pour les élevages de reproducteurs. Ces derniers connaissent une mortalité de 5%, une chute de ponte de 10% ainsi qu'une perte de fertilité de 15%. La perte de l'aviculture marocaine constatée durant ce début de semaine a eu des répercussions sur le coût de volaille. Depuis lundi dernier, le prix de départ de ferme a augmenté de 12,15 à 15,50 dirhams soit une hausse de 3,35 dirhams.