Grève au Maroc : La participation dépasse les 80%, des régions affichent 100% par secteur    Rabat : Ouverture de la réunion des présidents des Parlements des Etats africains atlantiques    Une législation au rabais ? Une absence massive des députés a entaché l'adoption de la loi sur l'exercice du droit de grève    Immigration : l'Espagne fait don de 10 ambulances au Maroc    Le chef de la diplomatie irakienne en visite de travail au Maroc    Chambre des conseillers : séance plénière lundi pour la discussion d'un exposé sur les activités de la Cour des comptes    Le Médiateur du Royaume s'entretient à Rabat avec le président de Diwan Al-Madhalim saoudien    Parlement : Le projet de loi sur l'organisation judiciaire adopté à l'unanimité    Inclusion économique des femmes pêcheurs : Le Groupe Crédit Agricole du Maroc et ONU Femmes signent un protocole d'accord    Accès au crédit. Les industriels restent confiants    La compagnie britannique Jet2 lance deux nouvelles liaisons aériennes vers le Maroc    Anasse Bari, professeur marocain d'IA distingué à l'Université de New York    OCP S.A lève avec succès 300 M$ via un « Tap Issue » sur son émission obligataire internationale de mai 2024    Interconnexion Maroc - Mauritanie : Premier pas vers un marché électrique régional [INTEGRAL]    Edito. L'IS version 2025    Casablanca accueille du 11 au 13 février le Green Impact Expo & Summit 2025    Marco Rubio boycotte le G20 en Afrique du Sud et dénonce l'agenda de Pretoria    Rétro-Verso : Mandela et le Maroc, une alliance historique au-delà des ingratitudes    Nouvel échange de prisonniers entre Moscou et Kiev    Nigeria : 17 enfants morts dans l'incendie du dortoir d'une école    Israël : La visite d'une ministre au Maroc fait polémique    Défense : Des experts israéliens se rendent au Maroc    Football. Reda Belahyane s'envole pour Rome    Espagne. Coupe du Roi: Le Real difficilement en demi-finale    Coupe d'Italie / Quarts de finale : L'AC Milan file en demi-finales    Eliminatoires de l'Afrobasket 25 : L'Equipe nationale en stage depuis mardi    Golf : Signature à Rabat d'une convention de coopération entre la FRMG et l'AMAD    Belgium : Bilal El Khannouss football league prospect of the year    Avantages préférentiels pour les jeunes Marocains dans l'accès au logement : Mehdi Bensaïd et Al-Omrane actent un partenariat    La France enregistre une hausse de 16,8 % des visas accordés en 2024, le Maroc en tête des bénéficiaires    Visas : l'ambassade américaine suspend temporairement ses services    Températures prévues pour le vendredi 7 février 2025    Morocco welcomes record 1.2 million tourists in January    Lancement de l'année culturelle marocaine en Suède    Gaza : La Maison Blanche tempère les propos de Trump    Un membre du Congrès américain fait pression sur Kaïs Saïed et propose une loi pour sanctionner son régime    Cannabis thérapeutique : l'ANRAC s'allie à l'UAE    Le Lycée Louis-Massignon au Maroc lance le double diplôme du Bac franco-espagnol    Badr Hari libéré : "J'ai déçu les gens que j'aime", regrette-t-il    ComediaBlanca Festival : Une 2e édition encore plus ambitieuse, lancement des BlindPass    Le tunisien Lassad Chabbi reprend les commandes du Raja Casablanca    Les prévisions du jeudi 6 février    FLAM 2025 : Une belle célébration des littératures africaines contemporaines    Le coup de coeur de Sidi Bennour    Berklee College of Music de retour à Essaouira pour la 2e édition du programme    La Chambre des Représentants adopte à l'unanimité un projet de loi relatif à la protection du patrimoine    Abderrahmane Benzidane, un scrupuleux dramaturge qui n'en finit pas avec son questionnement sur l'Homme, la vie et le théâtre    Festival : La Dolce Musica s'invite au Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Pourquoi la Banque centrale devrait abaisser son taux directeur
Publié dans La Vie éco le 23 - 09 - 2014

Le taux débiteur global est à plus ou moins 6%, alors que l'inflation dépasse à peine 1% sur les cinq dernières années. Le chômage stagne à 9% depuis 2009.
Le Maroc, un des rares pays parmi ceux en développement à avoir une faible inflation.
La Banque centrale, qui tient son conseil de politique monétaire la semaine prochaine, décidera-t-elle d'abaisser son taux directeur, actuellement fixé à 3% ? Oui, elle devrait le faire si l'on part du principe que le taux de refinancement des banques est principalement déterminé par le niveau de l'inflation. Car l'indice des prix à la consommation, comme le montrent les statistiques du Haut commissariat au plan (HCP), a très faiblement varié : +0,3% sur les sept premiers mois de l'année, au lieu de 1,9% sur la même période de 2013. L'inflation alimentaire, qui représente l'essentiel de la hausse de l'indice depuis 2011, est même redevenue négative : -1,2%, contre +2,4% sur les sept premiers mois de 2013. Sur l'ensemble de l'année 2014, l'inflation, selon Bank Al-Maghrib (BAM), devrait s'établir à 0,9% et en 2015 à 1,3%.
D'aucuns, beaucoup même, pourraient contester ces chiffres en mettant en avant, comme toujours, leurs situations particulières (l'inflation ressentie), mais c'est une autre histoire. Jusqu'à preuve du contraire, les statistiques officielles sur ce sujet sont celles produites par le HCP.
Plus généralement, et comme chacun a pu le constater, la crainte de déflation en Europe, principal partenaire commercial du Maroc, est telle que la Banque centrale européenne (BCE), malgré quelques hésitations, a dû opérer deux baisses de son taux directeur en l'espace de trois mois : à 0,15% en juin, puis à 0,05% à partir du 4 septembre.
Au Maroc, on ne peut pas parler de déflation pour au moins une raison simple: pour en parler, il faudrait connaître l'inflation cible, ou l'objectif (chiffré) d'inflation cherchée. Or, ceci n'existe pas. BAM estime que les prix sont stables quand ceux-ci varient de 0,9%, de 1,3% ou de 1,5%… Si un objectif de 2% ou de 3% d'inflation avait été fixé, on pourrait à ce moment-là apprécier le rythme de variation des prix ; et vu la situation actuelle, et même passée, on parlerait alors au minimum de désinflation.
L'argent coûte plus cher que les biens et services
Il faut tout de même rappeler que ces cinq dernières années (2009-2013), l'inflation en moyenne dépasse à peine 1%, au lieu de 2,4% les cinq années précédentes (2004-2008). Et jusqu'à la fin de 2015, cette valeur (1,1%) devrait se maintenir à son niveau actuel. Est-ce une situation de désinflation? La question, curieusement, rares sont ceux qui se la posent. Et si on la pose ici, c'est pour observer qu'entre le taux directeur (3%) et le taux d'inflation depuis cinq ans, il y a tout de même une sacrée différence. Et en réalité, l'écart est encore plus grand quand on sait que les banques ne se refinancent pas en totalité à hauteur de 3%, puisque une bonne partie de leurs ressources (près de 60%) est gratuite.
On peut interpréter cette situation comme étant celle où, toutes proportions gardées, l'argent coûte plus cher que les produits et services commercialisés. Cela semble d'ailleurs corroborer l'idée qu'au Maroc l'inflation d'origine monétaire n'existe pas. Et le fait que le dirham reste une monnaie forte, indépendamment des évolutions que connaissent les autres agrégats macroéconomiques, est un autre indicateur d'une inflation plus que maîtrisée.
Il ne faut cependant pas se méprendre : l'inflation au-delà d'un certain seuil (lequel?) est ruineuse, et il ne s'agit pas ici de prêcher pour cette orientation. Seulement voilà : quand ceux qui «vendent» de l'argent gagnent infiniment plus que ceux qui vendent des biens et des services, la conclusion coule de source : il vaut mieux être épargnant, donc rentier, plutôt que producteur. Car, c'est bien connu, une inflation faible profite davantage aux prêteurs qu'aux emprunteurs, donc aux investisseurs (productifs, bien entendu).
Le fait que le taux de chômage stagne à plus ou moins 9% depuis cinq ans maintenant est probablement une des conséquences de cette situation ; les entreprises n'anticipant pas une forte demande qui résulterait d'une hausse des prix, donc de l'inflation, et par conséquent ne recrutent pas assez. BAM, qui n'ignore rien de cette relation inflation/chômage, se décidera-t-elle à réviser à la baisse son taux directeur, sachant que celui-ci influence les taux d'intérêt pratiqués par les banques ? Car, pourquoi celles-ci continueraient-t-elles de prêter à 6% (taux global) quand l'inflation est inférieure à 1% ? On pourra valablement rétorquer que si les taux baissaient, les crédits repartiraient à la hausse, la demande augmenterait, le dirham se déprécierait, et bonjour l'inflation. L'expérience (celle dite des «Trente glorieuses» en particulier) a montré que, jusqu'à un certain point, un tel scénario n'est pas forcément mauvais. C'est donc finalement une affaire de dosage, mais il est bien vrai que c'est plus facile à dire qu'à faire. Il est néanmoins assez curieux de constater que dans pratiquement l'ensemble des pays comparables au Maroc, l'inflation est supérieure à celle du Royaume. On ne peut pas dire pour autant que l'économie marocaine est la plus compétitive de toutes; elle perd même des parts de marché à l'international.Reste une inconnue : si la Banque centrale ramenait son taux directeur à 2,75% ou à 2,50% par exemple, est-ce que les banques suivraient le mouvement ? Notons simplement qu'ici comme ailleurs, les banques éprouvent généralement de l'aversion pour l'inflation et, suivant leur logique propre, elles n'ont pas tort !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.