L'opération est en cours à Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger et Safi. A Casablanca, il faudra changer 4 800 petits taxis sur un parc de plus de 7 000. Les propriétaires des grands taxis ne se sont pas encore mis d'accord sur le modèle de voiture de remplacement. Lancée en novembre 2010 à Casablanca, l'opération de renouvellement des taxis de 2e catégorie (petits taxis) se poursuit dans la plupart des grandes villes en attendant sa généralisation. Selon une source proche du dossier, 1 649 demandes ont été déposées à la wilaya de Casablanca, dont 1 504 ont été traitées par les services concernés. A Marrakech où l'opération a débuté bien après la capitale économique, on comptabilise déjà 1 420 dossiers déposés. Pour le reste, 220 dossiers ont été enregistrés à Rabat, 200 à Tanger et 70 à Safi. Cela représente en tout 3 559 dossiers. Cette opération de rajeunissement du parc des taxis, dont les modalités ont été fixées par un décret conjoint du ministère de l'intérieur et celui du transport publié dans le Bulletin officiel du 30 décembre 2009, a eu du mal à prendre forme en raison de la multitude des syndicats et des associations. La pression qu'ils exercent a poussé les pouvoirs publics à assouplir les modalités. Ils ont en revanche usé de plus d'autorité pour inciter les propriétaires de taxis à s'engager dans cette opération. En effet, si le choix de la marque du véhicule n'est plus imposé (au départ la Logan était la seule option), le renouvellement revêt désormais un caractère obligatoire pour les propriétaires de taxis à Casablanca à qui un délai a été fixé en fonction de l'état de leur véhicule, plus précisément en fonction de la date de sa mise en circulation. Selon Mustapha Chaoune, secrétaire général du Syndicat marocain des professionnels du transport (SMPT), 4 800 voitures doivent être changées sur un parc de plus de 7 000. Selon lui, l'état de délabrement d'une partie des taxis casablancais est à imputer au système de location et à la multiplicité des intervenants dans l'exploitation. Il précise que les taxis ne sont pas soumis à une visite technique dans un centre agréé, mais juste à une visite dite "municipale", c'est-à-dire à l'appréciation d'un agent. Le contrat de location de l'agrément doit courir sur un minimum de 4 ans pour qu'un taxi puisse être changé Malgré la liberté de choix, les propriétaires de taxis optent largement pour la Logan fabriquée localement, comme en témoignent les statistiques des ventes de cette dernière en 2011 et 2102. Durant ces deux années, il s'en est vendu respectivement 2 119 et 2 443 unités diesel avec finition taxi. Ce choix est sans doute motivé par le prix de cette voiture dont le modèle basique est commercialisé autour de 97 500 DH, avec un taux de TVA de 7% alors qu'il est de 20% pour les modèles équivalents importés. Les propriétaires de taxis percevront une prime de 35 000 DH, l'option pour une prime supplémentaire de 15 000 DH en contrepartie de la casse du véhicule ayant été supprimée. Ce programme d'aide au renouvellement du parc est ouvert aux voitures âgées de plus de cinq ans ayant servi comme taxis durant au moins trois ans et, fait nouveau, dont le contrat de location de l'agrément court encore sur un minimum de quatre ans pour éviter de financer un véhicule qui pourrait sortir du parc des taxis dans un délai court. Depuis l'année dernière, les propriétaires d'agréments et de taxis sont en effet soumis à un contrat type d'une durée de six ans renouvelable une fois. Du reste, le rajeunissement du parc de taxis ne constitue qu'un aspect de la réforme de cette activité. La vaste opération de recensement des taxis qui a débuté en novembre 2012 et qui va se poursuivre jusqu'au 31 mars prochain est destinée à nettoyer de fond en comble le secteur. Ce recensement a pour but de connaître le nombre d'agréments existants et leurs propriétaires et exploitants. Il s'agira par la suite d'assainir la situation en regardant de près la situation sociale de ces propriétaires. Il est aujourd'hui de notoriété publique que beaucoup de ces agréments appartiennent à des personnes qui ne sont ni des cas sociaux ni dans le besoin, et certaines parmi elles posséderaient même plusieurs agréments qu'elles louent à des exploitants de taxis. Enfin, en ce qui concerne les grands taxis, également concernés par cette opération de remplacement des véhicules âgés, leur cas est toujours en suspens car les syndicats et associations ne se sont pas mis d'accord sur la marque (ou les marques) qui remplacerait la bonne vieille Mercedes 240.